Boostées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui fait toujours rage depuis février 2022, les importations d’armes des États européens membres de l’Otan ont quasiment doublé lors des cinq dernières années, selon un rapport du Sipiri (l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) rendu public le 10 mars dernier, rapporte Les Échos.

Si les États-Unis continuent de dominer le marché avec 43 % des exportations mondiales d’armes, la France, elle, s’octroie la deuxième place du podium avec 9,6 % des parts de marché. Elle passe ainsi devant la Russie qui occupe désormais la troisième place avec 7,8 % (contre 21 % entre 2015 et 2019). Viennent ensuite plusieurs autres pays européens, comme l’Allemagne qui est 5e avec 5,6 % des exportations, suivi de l’Italie (4,8 %), du Royaume-Uni (3,6 %) ou de l’Espagne qui occupe la 9e place avec 3 % des exportations mondiales d’armes.

Un bond de 47 % pour la France

Si les exportations françaises ont connu un tel sursaut au cours des dernières années, c’est en partie grâce au succès du Rafale. L’avion de chasse de Dassault Aviation est en effet largement plébiscité par le Qatar, l’Inde ou encore l’Égypte. Ainsi, alors que la France avait exporté entre 2014 et 2018 23 appareils, 94 Rafales ont été vendus de 2019 à 2023 ce qui représente un tiers de ses exportations.

Néanmoins, comme le rapporte le rapport Sipiri, l’Hexagone peine toujours à vendre ses équipements militaires à ses voisins européens. La part de ses ventes en Europe au cours des cinq dernières années peine à dépasser les 10 %, et sans l’achat par la Grèce de 18 Rafales, celle-ci n’aurait même pas dépassé les 5 %. Aujourd’hui, 42 % des exportations françaises sont à destination de l’Océanie, des États d’Asie et à 34 % vers les pays du Moyen-Orient. Quant à l’Inde, le pays reste le premier destinataire des armes tricolores et représente à elle seule 30 % des exportations. À contrario, les États-Unis continuent de tirer leur épingle du jeu avec 55 % des importations européennes en provenance de l’autre côté de l’Atlantique ces cinq dernières années, contre 35 % sur la période précédente.