Une image d'Epinal, ou presque. Chez Vermis, un atelier textile proche de Guimaraes, au nord du Portugal, des couturières en rang d’oignons s’affairent à assembler des chemises. Mais beaucoup de choses ont changé depuis la création de l’usine en 1984. L’œil averti notera d’abord que les machines à coudre sont des modèles japonais dernier cri de marque Juki, avec moteur miniaturisé silencieux et LED intégrée. Plus high-tech encore, au fond de l’atelier trône un engin de coupe révolutionnaire. «C’est le top, ça vaut 300.000 euros», vante Joao Paulo Magalhaes, le responsable commercial. Les deux têtes laser du robot dansent au-dessus d’un tissu à carreaux. Quelques secondes plus tard, un employé collecte les pièces d’étoffe découpées au millimètre près. «Cela permet de faire des vêtements aux raccords parfaits, même en cas de motif compliqué.» Cette technologie de pointe a convaincu la maison de luxe Balmain de confier une prochaine création aux soins de Vermis, qui travaille déjà pour Fred Perry, Isabel Marant ou Jacquemus.

Pour ces marques réputées, les ateliers de la région de Porto et de Braga ressemblent à un paradis. Sur place, pas moins de 5.000 entreprises employant plus de 100.000 salariés sont capables de répondre à leurs demandes les plus spécifiques, des vestes brodées aux chaussures de cuir – le pays produit 70 millions de paires par an. Les jeunes griffes branchées comme Sézane, Asphalte ou Balzac, qui ciblent en ligne des clients soucieux d’acheter du made in Europe plutôt que du made in Asia, y trouvent un bon compromis. D’autres y amorcent à peine un mouvement de rapatriement de leur production en Europe, après une année de pandémie et de scandales éthiques en Chine.

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