A quelques heures de retrouver sa pelouse et le parfum des grandes soirées européennes, le PSG continue d’attirer des fans du monde entier dans ses boutiques, devenues de véritables attractions touristiques. Que ce soit en face du Parc-des-Princes ou dans le Megastore des Champs-Elysées, les clients se pressent pour acheter maillots, tee-shirts et goodies, du pyjama jusqu'à l'écharpe en passant par les mugs, stylos, posters ou figurines en tout genre. Certains viennent de loin pour s’offrir un maillot d’Ousmane Dembélé ou Désiré Doué, les grands artisans de la campagne victorieuse de la saison dernière en Ligue des Champions. Un trophée que le club attendait depuis sa création, en 1970.

Mais les fans les plus fidèles ont certainement remarqué un détail sur leur ticket de caisse ou leur relevé de compte bancaire. Ce n’est plus le PSG (806 millions d’euros de chiffre d’affaires global pour la saison 2023-2024 !) qui encaisse directement les recettes de ces ventes de merchandising dans ses boutiques. Mais la filiale française d’un grand groupe américain installé dans le Delaware, aux Etats-Unis. « Lids Holdings France », société de droit français, domiciliée dans un centre d’affaires du cœur de la capitale, employait tout de même 135 personnes en 2024 dans l’Hexagone, au travers d’un réseau de 10 boutiques principalement présentes dans des centres commerciaux de la région parisienne. C’est d'ailleurs cette même société qui gère le NBA Store du boulevard Saint-Michel à Paris. Elle comptait aussi des magasins sous marque « Lids » distribuant essentiellement des casquettes et des tee-shirts d’équipes de sports américains (NBA, NFL…), autant de produits que sa maison-mère, Fanatics, distribue en exclusivité des deux côtés de l’Atlantique.

54 millions d'euros dans le réseau de boutiques, durant l'année 2024

Ce géant de la vente d’articles de sport, aux 100 millions de clients par an pour plus de 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires, porte le rayonnement de la marque PSG en dehors de la France. C’est donc à lui que le club a logiquement décidé de confier son merchandising en ligne, en 2020. Puis, plus original, la gestion en location-gérance de ses boutiques françaises et des points de vente dans le stade, à partir du 2 octobre 2022. Le contrat, d’une durée globale de 10 ans, était alors le plus gros accord conclu par le distributeur américain avec un club de football. Pour le PSG, ce changement signifie surtout qu’il ne perçoit plus directement le produit de la vente de ses articles, mais une redevance proportionnelle au chiffre d’affaires de son partenaire, en complément d’un minimum garanti fixé par les deux entités (entre 6 et 7 millions d'euros de minimum par an, selon nos informations).

Et, toujours selon les informations de Capital, les affaires tournent bien. Alors que Lids Holding France n’avait réalisé que 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, cette filiale française de Fanatics gérant principalement les deux boutiques françaises du PSG a fini l’année 2024 avec 54 millions d’euros de revenus (la boutique dédiée à la NBA ne pesant probablement qu'une part minoritaire de ces chiffres). D’ailleurs, Lids Holding France a décidé de concentrer ses forces sur la marque PSG puisqu’elle vient d’acter la fermeture de tous ses magasins sous sa propre marque Lids. « Bien qu'elle souhaitait exploiter et développer la marque à l'échelle nationale, (Lids) a estimé qu'il n'existait pas de voie claire vers la rentabilité. En conséquence, l'entité continuera à exploiter ses magasins des marques Paris Saint-Germain et NBA », indique la direction de Lids Holding France dans ses comptes sociaux 2024.

Depuis, le club a connu un exercice 2025 exceptionnel grâce à la campagne victorieuse en Ligue des Champions. Et les revenus générés, qui seront comptabilisés fin décembre lors de la clôture des comptes, seront à coup sûr excellents. Cet été, Fanatics reconnaissait lui-même que le démarrage de la vente du nouveau maillot du PSG pour la saison 2025/2026, une tunique réalisée par Nike, l'équipementier officiel et historique du club, avait atteint des niveaux historiques. Les ventes étaient alors en hausse de 37% par rapport au précédent record, celui de la saison 2021/2022 qui avait vu l’arrivée de la star argentine Lionel Messi.

Il faut dire que le merchandising du PSG tourne désormais à plein régime, sous la dynamique de son puissant partenaire américain. Au lendemain de la victoire en finale face à l’Inter Milan, Fanatics avait immédiatement sorti plus d’une centaine d’articles différents (écharpes, tee-shirts, souvenirs…) retraçant le triomphe parisien. La société vient d’ailleurs de rééditer de nouveaux articles à la veille de ce premier match de Ligue des Champions 2025/2026 du club parisien. Histoire de séduire les derniers retardataires qui n’auraient pas encore leur objet collector du titre européen.