
«C’est un projet qui aura nécessité deux ans de travail», explique Victoire Totah, directrice stratégie et développement d’Edeis. L’exploitant aéroportuaire Edeis a annoncé ce 21 octobre une nouvelle collaboration avec la compagnie aérienne L’Odyssey, marque commerciale du groupe Jet Airlines. Ce partenariat économique entre les deux acteurs marque le lancement de nouvelles lignes aériennes en régions, au départ de Nîmes et de Tours, pour la saison estivale de 2025.
Depuis l’aéroport de Nîmes, sept destinations seront ainsi reliées, dont Ajaccio, Barcelone, Bastia, Genève, Milan (via Nice), Nice, et Vérone (via Genève). L’arrivée de la compagnie sur ce marché doublera le nombre de lignes aériennes depuis Nîmes. Ces départs, et arrivées, permettront de renforcer le tourisme à Nîmes, dont Edeis est gestionnaire de certains sites comme les arènes de Nîmes. La ville de Tours deviendra également une destination de choix pour rejoindre la Corse, puisque Jet Airlines permettra de rejoindre Ajaccio ou Bastia. Ces vols opéreront dès mai 2025, et ce jusqu'à septembre.
Toutes ces liaisons s’effectueront via l’ATR 72-600, appareil doté de 70 sièges. Côté prix, le tarif de base démarrera à 100 euros l’aller simple (TTC) vers la majorité des destinations. Il faudra attendre fin novembre pour l’ouverture de la billetterie. Elle s’accompagnera d’un tarif promotionnel de lancement affiché à 69 euros pour un aller simple. La fréquence des vols sera espacée avec deux vols en moyenne par semaine et un vol par semaine pour rejoindre l'île de beauté. Sur le long terme, si la stratégie fonctionne, une continuité des liaisons annuelles à Nîmes est prévue ainsi qu’une augmentation des trajets. Pour le printemps 2027, l’ouverture de nouvelles routes aériennes vers Nantes, Rome, Strasbourg et Zurich est envisagée. La collaboration est pensée au moins jusqu’à l’automne 2028, car L’Odyssey «se fixe pour objectif de diversifier le réseau vers des destinations plus lointaines». Affaire à suivre...
Des vols de proximité en «complémentarité» avec le train
Le but de l’opération est de proposer des vols dans des zones parfois délaissées par les compagnies à bas prix qui se concentrent sur certaines zones. Comme le précise Martin Meyrier, directeur général concessions d’Edeis, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 23 octobre, l’ouverture de ces nouvelles liaisons aériennes est nécessaire. «Tout ne peut pas être pensé pour Paris. Les territoires ont des besoins d’interconnexion, tant pour des motifs de développement économique, que pour répondre aux besoins de déplacements des habitants de ces régions. Il y a des nécessités de proposer de nouvelles solutions de mobilité aérienne quand le ferroviaire n’est pas en mesure d'offrir des alternatives pertinentes», explique-t-il.
Un sentiment également partagé par Clément Pellistrandi, le fondateur de Jet Airlines : «Il y a un vrai besoin de renouveau de l’aviation régionale avec des modules adaptés de 70 sièges et non de 180. Ces aéroports de proximité, avec moins de fréquences de vols, ont toutes leur complémentarité avec le train, et ne sont pas en compétition.»
Des liaisons aériennes qui ne font pas l'unanimité
Une décision qui fait toutefois polémique. Valérie Rouverand, la présidente du groupe Renaissance du département du Gard a fait part de son mécontentement. Pour l'élue, ce projet est «à contre-sens de l’histoire et de ses impératifs écologiques, on vante la création de vols courts courriers à destination de Nice et de Barcelone», dénonce-t-elle dans un communiqué. Une décision «ridicule surtout en tenant compte des temps d’enregistrement avant un vol». «L’empreinte carbone pour de si courtes distances est considérable et à elle seule aurait dû alerter les décideurs», ajoute-t-elle.


















