Faire de la France une des premières puissances mondiales en matière d’intelligence artificielle passera sans doute par l’investissement de Fluidstack. Ce groupe spécialisé dans la fourniture de capacités de calcul pour des entreprises à grande échelle, notamment Meta, Character AI, Midjourney et Poolside, s’apprête à investir 10 milliards d’euros sur le territoire français ces prochains mois. Invité de BFMTV, le cofondateur de Fluidstack César Maklary, a expliqué cette première partie d’un méga-projet qui s’étend jusqu’en 2028.

«Nous voulons être ce pont» entre «les talents français de l’intelligence artificielle et la création de serveurs en capacité d’ingérer ces données et créer de l’IA», explique l’ingénieur de 28 ans formé au Royaume-Uni. Notamment financé «par des grosses banques comme la BPI en France», le supercalculateur se veut être le plus puissant au monde, devant les Etats-Unis. Des «milliers et des milliers d’ordinateurs sans écran» vont ainsi être «regroupés et reliés entre eux dans des boîtes froides», que l’on appelle des data-centers. «Nous allons prendre toutes ces données et les fournir et faire beaucoup de calculs», a expliqué César Maklary, «sans lesquels nous ne pouvons pas développer l’IA».

«Créer de l’IA, c’est comme créer une grande ville en légos»

Si le 8e sommet Choose France a abouti à un record à près de 40 milliards de promesses, le groupe Fluidstack, détenu principalement par des capitaux français de la société Argo Capital, n’y est pas pour rien. L'investissement de Fluidstack, de 10 milliards d’euros, fait partie de la première phase d’un projet que le groupe souhaite réaliser en France. Il représente même «25% de la taille du projet qui sera déployé» sur le territoire, a partagé César Maklary, l’expliquant sur BFMTV par une comparaison au jeu de legos.

«Les legos sont les données, les instructions sont les algorithmes qui proviennent des chercheurs. Ainsi, il faut une grande table pour installer toute cette ville et plein de petites mains qui collaborent ensemble pour donner forme à cette ville», a-t-il imagé, ajoutant la cerise sur le gâteau à son explication : «Ce qui est nécessaire, pour ces petites mains, est d’avoir beaucoup de puissance de calcul». Ce data center sera alors alimenté par un réacteur français. Et, encore une fois, César Maklary y a trouvé un bel avantage : «Chez Fluidstack, nous voulons transformer le surplus énergétique, bradé à l’étranger, en puissance numérique pour la France». Il faudra prendre son mal en patience mais l’ingénieur français compte bien faire de la France un «challenger» très sérieux dans le domaine, si révolutionnaire et désormais sacré, de l’IA.