Pour certains Français, l’accès à la propriété était un rêve. Pour vivre dans leur bien ou tout simplement pour le louer et en tirer un bénéfice sur le long terme. Mais le rêve peut rapidement tourner au cauchemar. En effet, de plus en plus de cas de locataires-squatteurs voient le jour. C’est la situation à laquelle a été confronté un propriétaire du côté de Douai, raconte TF1. Olivier Bitong loue son studio de 20m² dans la ville nordiste et est tombé sur deux jeunes locataires qui ne voulaient plus partir.

Alors qu’ils avaient réservé pour une nuit, le lendemain, ils étaient toujours là et n’avaient pas payé. Retards de train, oubli d’affaires… ils ont multiplié les prétextes pour rester sur place. Face à cette situation, le propriétaire est donc venu à leur rencontre avec les équipes de TF1. Une confrontation où il leur a rappelé les faits : «Hier, vous avez dormi sur place, vous n’avez pas payé. Là, vous êtes sur place, vous n’avez pas payé.» La femme lui répond qu’elle n’est plus dans l’appartement, mais «dans la cour».

Des cas de squat qui peuvent durer deux ans

En réalité, les deux locataires mauvais payeurs ne cessent de multiplier les faux prétextes. Finalement, devant cette confrontation filmée, ils ont dû se résoudre à quitter les lieux. Toutefois, cette situation inquiète le propriétaire qui ne dispose de son bien que depuis un an : «Ils peuvent prendre possession des lieux, changer la serrure ou dégrader l’appartement», craint-il. Cette fois-ci, il s’en tirera avec un manque à gagner de seulement 50 euros.

Mais la situation n’est pas toujours aussi facile et les impayés peuvent parfois atteindre plusieurs milliers d’euros. Nos confrères de TF1 avaient rencontré un couple de retraités en décembre 2022. Ils étaient désemparés face à une situation inextricable où un vacancier, censé rester une semaine, était devenu indélogeable pendant des mois. Il avait même changé les serrures. «C’est inconcevable, on se dit, c’est à nous, on y met du cœur, notre énergie, notre argent pour l’acquérir», déplorait la retraitée. Finalement, il aura fallu deux ans pour que le couple récupère son bien ! Evidemment sans qu’aucune assurance ne les dédommage.

Pourquoi ? Car malgré la promulgation de la loi anti-squat il y a deux ans, il existe des trous dans la raquette alors qu’elle devait accélérer les expulsions des squatteurs. Et il y aurait bien une faille juridique selon un avocat interrogé par TF1 : «Ça pose un gros problème pour les propriétaires parce que ces gens ne sont pas des squatteurs au sens de la loi puisqu’ils ne sont pas rentrés par effraction, par voie de fait», détaille Me Romain Rossi-Landi. Il ajoute : «Ils sont rentrés grâce à une remise des clés spontanée, volontaire du propriétaire.» Il préconise d’établir un contrat de location pour éviter tout désagrément.