Au moment de choisir leur lieu de vacances, certains optent pour le camping ou pour les hôtels, quand d’autres, eux, préfèrent opter pour une location de villa ou d’un studio niché en plein cœur d’une ville touristique via notamment la plateforme Airbnb. Une opération certes juteuse pour les propriétaires de ces logements, mais qui peut aussi s’avérer être un véritable cauchemar. Comme le rapporte Nice-Matin, certains d’entre eux se retrouvent confrontés à des situations kafkaïennes. En cause ? La multiplication des squats dans ces logements de location à courte durée.

Les squatteurs, qui se font passer pour de parfaits touristes, réservent un logement pour une durée plus ou moins longue. Une fois installés, ils se comportent alors comme des occupants illégaux. Objets personnels installés, serrures changées, et même compteur électrique à leur nom, une fois avertis de la situation, les propriétaires se retrouvent pieds et poings liés et ne peuvent plus rien faire.

Une entrée en règle exclue de la loi «anti-squat»

Mais alors, comment expliquer cette impossibilité d’expulser ces squatteurs ? Lors d’une réservation d’un hébergement via la plateforme Airbnb ou Booking par exemple, l’entrée du «faux locataire» se fait avec l’accord du propriétaire. Résultat, ce dernier ne peut être considéré comme un squatteur, ce qui signifie que la loi «anti-squat» votée le 27 juillet 2023 ne peut s’appliquer. En d’autres termes, un propriétaire n’a pas la possibilité d’expulser rapidement les occupants illégaux de son logement et est donc obligé - comme dans le cas de locataires mauvais payeurs - d’engager une procédure judiciaire qui, bien souvent, est très longue et très coûteuse. Face à ces phénomènes, certes minoritaires, les plateformes comme Airbnb se disent par ailleurs «préoccupées». «Dans le cas exceptionnellement rare où un problème comme celui-ci est porté à notre attention, nous prenons des mesures, notamment en supprimant les annonces et les utilisateurs de la plateforme», explique Airbnb que Capital a pu joindre. Et de préciser : «Nous collaborons également avec les forces de l'ordre pour les aider dans leurs enquêtes.»

Pour tenter de mettre fin à ce type de situation, certains avocats plaident quant à eux pour la création d’un contrat signé entre le propriétaire et le locataire qui permettrait l’obtention plus rapide d’une décision de justice en référé en cas de contentieux. Le fait d’éviter les locations longues d’une durée supérieure à 90 jours, d'activer les vérifications d’identités sur les différentes plateformes, ou de mettre en place des serrures connectées peut aussi être la clé pour éviter ce genre de désagrément. Une chose est sûre, en cas de squat de son logement, inutile de vouloir se faire justice soi-même : vous vous exposez en effet à une peine de trois ans de prison et 30 000 euros d’amende dans le cas où le squatteur porterait plainte pour…. violation de domicile.