
Une escroquerie financière d’une énorme ampleur. L’histoire commence quand Sarah*, maman d’un enfant handicapé et dont la situation professionnelle est stable, est contactée par un ami, Paul*. «Les escrocs ont utilisé quelqu’un que je connaissais bien pour me mettre en confiance», confie-t-elle à France 3 Grand-Est. Paul, qui pense avoir déniché «la bonne affaire» après avoir aperçu une publicité mettant en scène la journaliste Elise Lucet, donne ainsi les coordonnées de Sarah à son interlocuteur.
Des traders la contactent et vont exploiter son projet de mettre à l’abri son fils handicapé. «Un jour, mon compagnon m’a dit : il ne faut pas que tu parles trop du handicap de Théo (prénom modifié). Et il avait raison. Les gens utilisent les informations pour savoir où vous toucher et quel levier utiliser», explique-t-elle. Si Sarah se montre d’habitude méfiante avec Internet, elle explique avoir eu affaire à «d’excellents professionnels manipulateurs».
4 000 dossiers pour les arnaques à l’investissement
Pendant des mois, «ils ont joué sur l’empathie, mon fils handicapé. Ils m’ont appelée tous les jours, plusieurs fois par jour, avec tellement d’empathie, de gentillesse», se souvient Sarah. Par leurs mots, les escrocs l’incitent à ne pas en parler à sa famille : «Les soi-disant traders me flattaient et me disaient que c’était inutile d’importuner mon entourage avec des trucs trop compliqués». Ils lui font ensuite installer une application leur permettant de prendre la main sur le téléphone de Sarah. Résultat, celle-ci découvre que ses mots de passe ont été changés et ses virements pilotés à distance.
Elle est convaincue d’effectuer un premier virement, pensant que ce placement permettra de mettre son enfant à l’abri. Les escrocs en profitent pour lui faire faire d’autres virements, sans que Sarah ne comprenne dans un premier temps. «Je suis très économe, très prudente. Mais ils ont trouvé la faille», regrette-t-elle. 160 000 euros partent alors en fumée. Lorsqu’elle se rend compte de l’arnaque, plus aucun interlocuteur ne lui répond. Sarah décide ainsi de porter plainte. «Nous en sommes à environ 4 000 dossiers pour les arnaques à l’investissement», confie le président de l’association de consommateurs ADC France.
*Les prénoms ont été modifiés


















