Les arnaques téléphoniques sont bien connues et redoutées des Français. Liées ou non au démarchage téléphonique, elles peuvent avoir des conséquences irrémédiables pour les victimes, alors l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a réagi en mettant en place un numéro spécifique lorsqu’un appel avec un numéro de mobile français est effectué depuis l’international sans avoir pu être authentifié. Mais la dernière escroquerie en vogue touche justement l’Autorité de régulation, explique ICI. Elle a été repérée pour la première fois au mois de juin.

En effet, par téléphone, des escrocs se font passer pour le gendarme des télécoms et jouent sur cette corde sensible pour mettre en confiance leurs victimes. L’Arcep publiait d’ailleurs un message début septembre où elle alertait : «Vous avez récemment reçu un appel de la part de l’Arcep ? Attention, il s’agit d’une fraude !» Et elle précisait : «N’y donnez pas suite, l’Arcep ne contacte pas les consommateurs par téléphone.» Rien qu’en quatre mois, l’Autorité de régulation dit avoir reçu plus de 300 signalements. Cela ne prend pas en compte tous les Français qui ont été contactés et qui n’ont pas remonté les faits.

Un faux agent ou faux policier au bout du fil

Comment procèdent-ils ? Les arnaqueurs indiquent au téléphone travailler pour l’Arcep, prétendent à leur interlocuteur que leur identité a été usurpée et font mine de transférer l’appel vers la police. Ces derniers vont ensuite essayer de récupérer vos données personnelles ou bancaires. C’est ce qui est arrivé récemment à un auditeur d’ICI. Contacté par une femme qui prétend travailler pour le gendarme des télécoms, il apprend que son identité aurait été piratée pour l’ouverture d’une ligne téléphonique chez SFR.

Evidemment, cela est faux, mais l’homme tombe dans le panneau et accepte de déposer plainte. C’est l’objet du second appel, qui va devenir encore plus grotesque, car on lui indique que son nom apparaît «dans un dossier de grand banditisme et de blanchiment d'argent». Mais pas de quoi s’alarmer, un procureur de la République le contactera. Désarçonné, il décide d’aller à la gendarmerie et reçoit le coup de fil du faux procureur en présence… des gendarmes. «Il raccroche aussitôt», raconte l’homme.

Ne jamais transmettre ses coordonnées par téléphone

Si l’affaire en est restée là pour cette victime, il est conseillé la plus grande vigilance, car l’Arcep assure que certains aigrefins cherchent à se procurer des numéros de passeport, des signatures électroniques, voire des informations bancaires. Dans ce genre de cas, il ne faut évidemment jamais transmettre ses coordonnées par téléphone et garder en tête que l’Arcep ne contacte pas un citoyen par téléphone. Enfin, il existe la plateforme «J'alerte l'Arcep» pour dénoncer ce genre de faits ou encore un service par SMS grâce au dispositif 33700.