Vous avez certainement déjà été confronté à ce genre de situation : un appel sur votre téléphone, une sonnerie et un numéro commençant par +44. Un indicatif qui vient du Royaume-Uni. Derrière, se cache une escroquerie. Le streamer et chasseur d'arnaqueurs Centho, interrogé par RMC Conso, a rassemblé de nombreuses plaintes après des appels de numéros anglais. «Derrière se cachent en particulier des arnaques dites 'à la tâche'. Elles ne sont pas nouvelles, cela fait déjà plus d'un an et demi qu'on en constate. La nouveauté, c'est que les escrocs appellent de plus en plus avec des numéros britanniques», a confié le spécialiste.

En cas de réponse à cet appel, une voix peut être entendue qui est en réalité un message enregistré. Elle propose un travail à son interlocuteur qui s'avère simple sur le papier comme regarder une vidéo ou liker un message. L'objectif est d'être rétribué en cryptomonnaie. «Souvent pour les premières tâches effectuées, la victime est véritablement rémunérée. Les escrocs partent donc du principe qu'elle ne va pas se méfier d'eux», a analysé le chasseur d'anarqueurs. Les escrocs vont ensuite demander de payer «pour débloquer encore plus de tâches à réaliser, et encore plus rémunératrices. Mais au bout d'un moment, aucune somme n'est reversée contre les tâches», a-t-il décrit.

Des «groupes mafieux basés en Asie»

Jean-Baptiste Boisseau, cofondateur du site Internet Signal-Arnaques, a expliqué faire face à des appels en +44 depuis plusieurs années. «Mais c'est vrai que l'on voit de plus en plus celles à la tâche passer par téléphone. Souvent, le premier chiffre après le 44 est un 7. C'est comme ça que commencent les numéros virtuels au Royaume-Uni», a indiqué le spécialiste.

D'où viennent les appels des escrocs ? «On pourrait croire que ce sont des brouteurs qui appellent depuis des cybercafés en Afrique. Mais en réalité, ce sont d'importants groupes mafieux basés en Asie du Sud-Est : en Birmanie, au Laos ou au Cambodge», a expliqué Centho.