
La magie de Noël n'y changera rien : la rémunération de vos livrets préférés - Livret A, Livret d'épargne populaire (LEP) - va bien de nouveau chuter en 2026, après avoir déjà reculé à respectivement 1,7% et 2,7% le 1er août dernier. C'est la triste nouvelle qui se précise avec la publication, vendredi 28 novembre, de l'estimation provisoire de l'inflation au mois de novembre. Selon l'Insee, la hausse des prix sur un an s'est maintenue à +0,9% en novembre, un chiffre identique à celui d'octobre. Or, le niveau de l'inflation est déterminant pour le calcul du taux de ces livrets.
Le calcul du nouveau taux du Livret A - qui sera officialisé mi-janvier - repose en effet sur une formule qui intègre d'une part l'inflation moyenne sur les six mois qui précèdent sa révision (entre juillet et décembre ici) et d'autre part la moyenne des taux interbancaires observés sur cette même période. En tenant compte des données connues de juillet à novembre 2025, la moyenne d'inflation se situe autour de 0,93%. Les taux interbancaires sont, eux, stables, autour de 1,93% depuis le mois de juin. Ainsi, l'application stricte de la formule conduit à un taux de 1,43%. Ce qui signifie que la rémunération du Livret A baisserait de 1,7% à 1,5%, arrondie la dizaine supérieure. Le taux du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), toujours identique à celui du Livret A, diminuerait dans les mêmes proportions.
Un Livret d'épargne populaire rémunéré à moins de 1% ?
Pour les prés de 11 millions de titulaires d'un LEP, la potion pourrait être encore plus amère, puisque la rémunération de ce livret réservé aux foyers à revenus modestes est strictement égal à la moyenne de l'inflation. Aussi, arrondi au dixième de point supérieur, le taux théorique strict du LEP tomberait à seulement 1% le 1er février prochain. Heureusement pour ses détenteurs, le LEP bénéficie de deux garde-fous réglementaires. Premièrement, la loi impose que son taux soit systématiquement supérieur d'au moins 0,5 point à celui du Livret A. Ainsi, si ce dernier passait 1,5%, le taux plancher du LEP serait de 2%. Deuxièmement, sous le conseil de la Banque de France, le ministre de l'Economie et des Finances pourrait de nouveau déroger à la règle de calcul, pour donner un coup de pouce supplémentaire au taux du LEP, comme à l'occasion des quatre dernières révisions semestrielles.



















