
Les Français ont tourné le dos à leur produit d'épargne préféré cet été. Selon les chiffres publiés jeudi par la Caisse des dépôts (CDC) et relayés par BFMTV, le livret A a enregistré en juillet une décollecte nette de 70 millions d'euros, une première depuis octobre 2024 et une situation inédite pour un mois de juillet depuis 2015. Ce mouvement peut s'expliquer par la baisse du rendement, le taux du livret A étant passé de 2,4% à 1,7% au 1er août, après une annonce faite en juillet. Cette évolution fragilise l'attractivité du placement, déjà en perte de vitesse depuis le début de l'année.
En face, les fonds en euros de l'assurance vie continuent de séduire. D'après l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), rattachée à la Banque de France, leur rendement moyen atteint 2,6% depuis janvier. Une rémunération brute, donc soumise à l'impôt, mais suffisante pour détourner une partie de l'épargne des ménages du livret A. Pour Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, «le livret A devrait continuer à payer la baisse de son taux de rendement», même si son rendement réel reste supérieur à l'inflation. L'économiste anticipe par ailleurs «de nouvelles décollectes» au second semestre, période traditionnellement marquée par la hausse des dépenses liées à la rentrée et aux fêtes de fin d'année.
Le LDDS tire son épingle du jeu, pas le LEP
Si le livret A marque le pas, son cousin, le livret de développement durable et solidaire (LDDS), affiche une dynamique opposée. Les dépôts y ont en effet dépassé les retraits de 340 millions d'euros en juillet. Au total, les Français détenaient fin juillet 609,4 milliards d'euros sur leurs livrets A et LDDS, un nouveau record malgré la contre-performance estivale du premier. Ce chiffre reste toutefois bien loin de l'encours de l'assurance vie, dont le poids dépasse les 2000 milliards d'euros.
Enfin, le livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, continue lui aussi de jouer un rôle clé. Son encours a progressé de 450 millions d'euros en juillet, sa meilleure performance depuis décembre dernier. Mais de nombreuses fermetures au printemps, liées au dépassement du plafond de ressources, plombent son évolution. Depuis le 31 décembre, son encours recule ainsi de près de 2 milliards d'euros. La Banque de France estime que le nombre de détenteurs de LEP atteindra 12,2 millions en 2025, contre 11,9 millions fin 2024, soit une progression de moins de 3%. Loin, donc, des 19 millions de ménages considérés comme clients potentiels et des 31 millions de personnes éligibles.
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