Pour les étudiants en quête d’alternance, la situation devient critique en cette fin octobre, un mois après la rentrée universitaire. Dès septembre, nombreux étaient déjà ceux qui ne parvenaient pas à décrocher un contrat dans leur filière. Interrogé par RMC le mois dernier, Marvin racontait avoir envoyé plus d’une centaine de candidatures, sans réussir à obtenir un seul entretien. Selon des données de la plateforme Job Teaser, relayées par nos confrères, les recherches se compliquent nettement : «Entre mars et juillet 2025, les PME ont publié 85% d’offres en moins par rapport à 2024, sans report constaté sur les stages ou premiers emplois», indique la plateforme.

En octobre, beaucoup d’étudiants cherchent encore une entreprise, alors que, pour certaines formations, la date limite approche. Faute de contrat d'alternance, ils risquent de ne pas pouvoir valider leur année. C’est le cas de Nour, interrogée par Le Parisien Etudiant, qui dit avoir envoyé «plus de mille candidatures» depuis mai 2025, sans succès.

Pourquoi les entreprises fuient-elles les alternants ?

Pour comprendre les difficultés rencontrées par les étudiants en quête d’alternance, il faut d’abord se pencher sur la question des aides aux entreprises. Selon BFM, ces aides ont été revues à la baisse en 2025 : pour les grandes entreprises, elles sont passées de 6 000 à 2 000 euros, soit une diminution de 4 000 euros. Côté petites entreprises, la baisse reste plus limitée, de 1 000 euros seulement. Autre changement notable : les entreprises doivent désormais verser une participation obligatoire de 750 euros par étudiant, applicable aux apprentis de niveau bac +3.

Les répercussions s’annoncent sévères pour les étudiants. D’après des données de l’Insee relayées par la chaîne, environ 65 000 postes d’alternants pourraient disparaître dans les six prochains mois. Les PME figurent parmi les structures les plus touchées : entre mars et juillet 2025, elles ont publié 85% d’offres d’alternance en moins, selon Job Teaser cité par BFM.

Certains secteurs sont particulièrement touchés. D’après Michael Giaj, data analyst chez Job Teaser interrogé par Le Parisien Etudiant, la tech subit de plein fouet les tensions du marché du travail, avec 71% d’offres en moins par rapport à 2024.