Si aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour écrire "sens dessus dessous", cela n’a pas toujours été le cas ! Au cours des siècles, cette expression a connu différentes orthographes, trois exactement.
C’en dessus dessous : au XVe siècle
La toute première orthographe, c’est c’en". Ainsi, au XVe siècle, Rabelais écrivait c’en dessus dessous", ce qui revenait à "mettre dessus ce qui était en dessous".
Sans dessus dessous : au XVIIe siècle
Puis certains ont pris "c’en" pour la préposition "sans". C’est le cas du célèbre grammairien Vaugelas. Dans ses Remarques sur la langue française, parues en 1647, il défend l’orthographe "sans dessus dessous", expliquant que "la confusion est telle, l’ordre est tellement renversé qu’on ne reconnaît plus ce qui devrait être au-dessous".
Sens dessus dessous : depuis le XIXe siècle
Enfin, d’autres ont pris "c’en" pour le nom "sens". C’est le grand lexicographe Pierre Larousse qui tranche la question en 1860. Il justifie "sens dessus dessous" de la manière suivante : "ce qui était ou devait être en un sens (dessus) est en sens tout contraire (dessous)".
"Sens dessus dessous" est l’orthographe en vigueur aujourd’hui. L’acteur français André Dussollier ne s’y est pas trompé en intitulant son dernier spectacle Sens dessus dessous.
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