C’était un coup de pouce pour les bas salaires. Le 1er novembre 2024, le montant du Smic horaire brut était revalorisé par anticipation à hauteur de 11,88 euros, soit une hausse de 2%. Quasiment un an plus tard, la Dares - organisme statistique du ministère du Travail - a publié, mercredi 29 octobre, une note sur les bénéficiaires du salaire minimum. On y apprend notamment que 2,2 millions de salariés du secteur privé non agricole ont bénéficié de cette revalorisation du Smic au 1er novembre 2024, soit 12,4% des salariés. Un pourcentage en baisse de 2,2 points par rapport au 1er janvier 2024.

Autre enseignement de la note, la proportion des bénéficiaires du Smic est bien plus élevée parmi les salariés en temps partiel (24,5%) que ceux en temps complet (9,6%). De plus, les bénéficiaires du Smic sont plus nombreux au sein des très petites entreprises (19,4%), c'est-à-dire celles comptant moins de 9 salariés, que dans les autres groupes (10,8%). Globalement, la proportion de bénéficiaires du salaire minimum tend à en décroître avec la taille de l’entreprise.

Sans surprise, l’étude démontre malheureusement que les femmes sont surreprésentées parmi les bénéficiaires du Smic, puisqu’elles étaient 1,3 million à avoir bénéficié de la revalorisation au 1er novembre 2024, sur un total de 2,2 millions. Elles représentent ainsi pas moins de 59,2% des travailleurs payés au salaire minimum. Cela s'explique notamment par une surreprésentation des femmes dans les emplois à temps partiel, qui sont souvent moins bien rémunérés.

Plus d’un salarié sur deux au Smic dans la restauration rapide

De plus, la proportion de femmes salariées dans des secteurs qui offrent structurellement les plus bas salaires est particulièrement élevée. Ainsi, dans presque tous les regroupements de branches professionnelles, les femmes sont davantage présentes parmi les bénéficiaires de la revalorisation du Smic que parmi l’ensemble des salariés. C’est particulièrement le cas dans les métiers du secteur «bureaux d’études et prestations de services aux entreprise» (66,3% contre 39,8%) et la «chimie et pharmacie» (84,0% contre 57,8%).

En ce qui concerne les secteurs d'activité, ce sont les métiers du «commerce principalement alimentaire» qui comptent la proportion de bénéficiaires du Smic la plus élevée (35,3%), hommes et femmes confondus. Un pourcentage qui monte même jusqu'à 49,2% pour les salariés à temps partiel. Dans le détail, plus de la moitié des salariés sont concernés par la revalorisation du Smic dans la convention collective «services à la personne» (53,6%) et dans celle de la «restauration rapide» (56,3%).

Parmi les autres secteurs d'activité où les bénéficiaires du Smic sont le plus nombreux, on trouve notamment l'hôtellerie, la restauration et le tourisme (28,2%), les métiers de «l’habillement du cuir et du textile» (24,7%), ou encore le «commerce de détail principalement non alimentaire» (25,5%). A l’inverse, moins de 5% des salariés sont au Smic dans les secteurs «banques, établissements financiers et assurances», «métallurgie et sidérurgie», et les «professions juridiques et comptables».