Encore une mauvaise nouvelle pour les retraités, déjà ciblés par un gel de leur pension de base l’an prochain. Alors que les retraites complémentaires des anciens salariés du privé devaient augmenter dans une fourchette comprise entre 0,2% et 1%, c’est finalement une revalorisation de… 0% qui est ressortie de la réunion du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco ce vendredi 17 octobre, contre 1,6% l’an passé. Un gel des pensions des ex-salariés du privé surprise, donc, puisque l’inflation hors tabac anticipée par l’Insee s’affiche à 1% pour 2025. Et c’est bien cet indicateur qui est censé être pris en compte pour définir la revalorisation des retraites Agirc-Arrco.

Pour rappel, la révision de la retraite complémentaire des anciens salariés du privé est décidée chaque année par les partenaires sociaux, lors du conseil d’administration du régime. Ces derniers doivent respecter les règles de pilotage de l’Agirc-Arrco. Des règles, définies pour la période 2024-2026, par l’accord national interprofessionnel du 5 octobre 2023 : «Les retraites Agirc-Arrco suivent l’évolution des prix à la consommation hors tabac estimée par l’Insee pour l’année en cours, diminuée de 0,4%. Le conseil d’administration dispose, dans ce cadre, d’une marge de manœuvre lui permettant d’ajuster cette évolution, dans la limite de +/-0,4%.» Avec l’inflation hors tabac attendue à 1% en 2025, au 1er novembre, la revalorisation aurait bien dû être comprise entre 0,2% et 1%.

Les comptes de l’Agirc-Arrco pourtant très largement dans le vert

Pour faire varier le curseur, les organisations syndicales et patronales sont censées évaluer «la soutenabilité de l’évolution du montant des retraites sur l’équilibre financier du régime et le niveau de ses réserves». Des réserves qui, selon la règle d’or de l’Agirc-Arrco, doivent représenter au moins six mois de versements des pensions. Ce qui est largement le cas pour le régime. Selon Pascale Coton, vice-présidente de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), en charge des retraites, «cette réserve atteint même 12 mois. La position du Medef est une honte», s’insurge-t-elle auprès de Capital.

Le patronat, très critique envers la suspension de la réforme des retraites qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’Agirc-Arrco, avait proposé une revalorisation de 0,2%. Revalorisation unanimement dénoncée par les organisations syndicales présentes, qui demandaient dans un premier temps une augmentation de 1%, puis s’étaient résignées à accepter une hausse des retraites complémentaires de 0,8%. Une contre-proposition rejetée là encore par le patronat.

Seule satisfaction, côté travailleurs cette fois, la valeur d’achat du point. «C’est la seule bonne nouvelle de la journée : nous avons réussi à obtenir le maintien de la valeur d’achat du point de retraite au même prix que l’année dernière», ajoute Pascale Coton. A cotisations identiques, les salariés du privé obtiendront donc le même nombre de points de retraite complémentaire. Les retraités, eux, n’obtiendront rien de plus sur leur prochain versement, le 3 novembre.

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