
C’est ce qui s’appelle mettre un coup de pied dans la fourmilière. À quelques jours de la prise de parole de François Bayrou qui doit présenter le 15 juillet prochain les orientations budgétaires du gouvernement, le Comité de suivi des retraites a recommandé ce jeudi 10 juillet, une sous-indexation des pensions de retraite sur l’inflation, rapporte Le Figaro. Pour ce comité composé de cinq experts chargé de rendre chaque année un avis consultatif au gouvernement, au Parlement et aux caisses des retraites, ce procédé permettrait de pouvoir rétablir un équilibre financier du système d’ici 2030.
«Le système de retraite ne peut pas être étudié indépendamment du reste de l’économie et […] le débat sur l’équilibre du système de retraite ne peut pas s’abstraire du contexte plus large des finances publiques», notent les experts, rejetant dans le même temps tout retour de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans.
Un effort supplémentaire demandé aux retraités
En effet, toujours selon le rapport des experts, ces derniers ont tenu à rappeler que le niveau de vie des retraités est «élevé en comparaison européenne» et que «l’épargne des retraités a augmenté depuis 2019». Ainsi, et dans ces conditions, un effort supplémentaire pourrait leur être demandé pour soulager les finances publiques. «Une sous-indexation cumulée des pensions versées par les régimes de base de l’ordre de 2 % ou un peu supérieure au cours des cinq prochaines années permettrait de ramener le système à l’équilibre en 2030», explique le comité d’experts.
Toutefois, pour les auteurs du rapport, cette mesure reste insuffisante. En effet, ces derniers précisent que «l’objectif de pérennité financière du système des retraites par répartition n’est pas respecté», ce qui implique que de nouvelles mesures d’équilibre seront nécessaires à l’avenir. «C’est l’ensemble des instruments de pilotage, y compris le taux de remplacement, qu’il faut faire évoluer», expliquent-ils.
Une idée déjà formulée par Michel Barnier
Alors Premier ministre, cette piste visant à éviter d’indexer totalement les retraites sur l’inflation avait déjà été évoquée par Michel Barnier. Lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, cette proposition avait suscité de vifs débats au Parlement. À l’époque, l’ancien Premier ministre avait ainsi porté un texte prévoyant que les retraites ne soient revalorisées que de la moitié de l’inflation, soit 0,8 % au 1er janvier avant une seconde revalorisation de 0,8 % des plus petites retraites au 1er juillet. Une mesure qui aurait alors eu pour objectif d’économiser près de trois milliards d’euros.


















