Le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) vient de publier son baromètre annuel de la non-assurance routière. Selon les données relayées par L’Argus, le nombre de véhicules non assurés impliqués dans des accidents corporels a fortement augmenté en France ces dernières années : entre 2017 et 2023, le taux est passé de 3,5 % à 5,4 %, avec une forte concentration dans des départements comme la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône ou Paris. Mais les montants versés aux victimes, eux, diminuent. En 2024, ce sont 7 996 personnes qui ont été blessées ou tuées par des conducteurs sans assurance, un chiffre en hausse de 3,3 %, tandis que les indemnisations totales baissent de 10 %, à 123 millions d’euros.

Cette baisse s’explique notamment par la variabilité des préjudices et par le décalage entre l’accident et le paiement effectif de l’indemnité, parfois étalé sur plusieurs années. Le nombre de décès augmente lui aussi, passant de 160 à 168. Mais ce sont surtout les blessures graves, dont les séquelles influent lourdement sur le montant de l’indemnisation, qui pèsent sur le système. Pour le Fonds de garantie, il est encore trop tôt pour parler de retournement de tendance, mais la pression augmente.

Une précarité qui se lit dans les statistiques

Derrière ces chiffres, le FGAO observe un profil récurrent : des conducteurs jeunes, précaires, souvent mal informés. En 2023, 50 % des conducteurs non assurés impliqués dans un accident corporel avaient moins de 30 ans, contre un tiers seulement dans la population assurée. Les ouvriers, étudiants et personnes sans activité sont également surreprésentés, ce qui souligne un double enjeu : l’accès à l’assurance pour tous, et la sensibilisation des plus jeunes aux obligations légales.

Autre évolution notable : l’explosion des sinistres impliquant des trottinettes électriques et autres engins de déplacement personnel motorisés. En 2024, ils représentent 8,6 % des véhicules non assurés accidentés, une progression de 23 % en un an. Ces utilisateurs, souvent peu au fait de leurs obligations, sont désormais plus impliqués dans les accidents que les deux-roues ou les utilitaires. Pour le FGAO, ces chiffres confirment l’urgence d’encadrer davantage ces nouvelles mobilités.

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