Les auto-écoles tirent la sonnette d’alarme. Face à des problématiques de plus en plus récurrentes dans leur secteur d’activité, les principales organisations syndicales des écoles de conduite (Unidec, Unic, Mobilians) ont été reçues, mercredi 16 juillet, au ministère de l’Intérieur. En cause, notamment, des délais à rallonge qui n’en finissent plus dans certains départements pour passer l’épreuve du permis de conduire, tout comme le manque croissant d’examinateurs pour faire passer les candidats à l’examen.

Pourtant, selon Ouest-France, les premières mesures annoncées par le ministère à l’issue de cette réunion sont loin d’avoir trouvé écho auprès des syndicats qui les ont jugées «décevantes» dans un communiqué publié dans la foulée. Alors qu’une nouvelle réunion est d’ores et déjà prévue la semaine prochaine, les syndicats menacent de se mobiliser à la rentrée s’ils n’obtiennent pas gain de cause. «Dans l’attente d’un retour positif la semaine prochaine, nous devons rester prêts à une action si nécessaire», met en garde l’Unic dans un communiqué.

Un taux de réussite de 55,9 %

Il faut dire que le secteur connaît actuellement une crise sans précédent. Alors qu’en 2024, 1,567 million de places pour le permis de conduire ont été proposées, les organisations syndicales estiment qu’il en faudrait «au moins 2,19 millions en 2025» afin de pouvoir faire face à l’augmentation de la demande. En effet, depuis l’abaissement de l’âge pour le permis, ce sont en tout «près de 300 000» adolescents âgés de 17 ans qui se sont présentés à l’examen, soit une hausse de 20 % d’élèves, a tenu à rappeler la présidente de l’Unidec, Christelle Oberholz. «Pour autant, il n’y a pas plus d’inspecteurs et on manque de places d’examen pour nos élèves», a-t-elle souligné.

Autre problématique soulevée par les organisations syndicales et non des moindres, le taux de réussite à l’examen du permis est loin d’être suffisant avec seulement 55,9 % des candidats qui l’obtiennent du premier coup. Un taux d’échec lourd de conséquences puisque ces candidats doivent repasser leur examen et s’ajoutent ainsi à la liste de ceux qui le passent pour la première fois. «C’est en train d’exploser, les délais sont exponentiels. Et ça touche quasiment 50 % de la population qui passe le permis en France», s’alarme Edouard Rudolf de l’auto-école en ligne En voiture Simone, qui dit craindre que les Français abandonnent leur formation en préférant conduire sans permis, rapporte La Voix du Nord.

Plusieurs pistes à l’étude

Conscients de ces difficultés, les pouvoirs publics ont avancé quelques mesures parmi lesquelles l’identification des départements en difficulté pour pouvoir y délivrer des places d’examen en urgence, l’appel à des examinateurs à la retraite ou des incitations financières pour encourager les examinateurs à travailler les week-ends et jours fériés. Considérées comme des mesures «cosmétiques» par les syndicats, ces derniers proposent à la place une augmentation du volume d’heures minimum avant le passage à l’examen ou encore l’abaissement de l’âge pour la conduite accompagnée afin de limiter le taux d’échec.