
Sur la route des vacances, les smartphones deviennent parfois des outils à double tranchant. Si certains s’en servent pour prévenir les secours, de nombreux conducteurs prennent leur téléphone pour filmer un accident... tout en continuant à rouler. Ce phénomène est de plus en plus observé, notamment sur les autoroutes, où les automobilistes ralentissent ou zigzaguent dangereusement pour capturer des images inédites. Ce comportement, en apparence anodin, n’est pas sans risques. Il peut provoquer des bouchons, et par effet de goulot d’étranglement ou de distraction au volant, augmenter considérablement le danger d’un nouvel accident. C’est donc puni par la loi : la législation française interdit formellement de tenir un téléphone en main au volant, quelle que soit la raison, même à l’arrêt dans un embouteillage ou sur une voie d’autoroute.
Filmer un accident de la route est passible d'une lourde contravention
Selon l’article R. 412-1-6 du Code de la route, cette infraction est sanctionnée d’une amende forfaitaire de 135 euros, minorée à 90 euros si vous la payez dans les 15 jours qui suivent. Cette contravention de 4e classe peut être majorée à 375 euros, voire à 750 euros en cas de contestation de l'infraction jugée infondée par le tribunal de police. Vous risquez aussi un retrait de 3 points sur votre permis de conduire ou une suspension du permis de conduire pouvant aller de 6 mois jusqu'à trois ans. Et ce n’est pas tout. Si votre comportement est jugé dangereux par les forces de l’ordre (ralentissement excessif, conduite erratique…), vous pouvez être poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui, avec des conséquences bien plus graves. Et sachez également que filmer un accident implique souvent des victimes, des véhicules reconnaissables, des plaques d’immatriculation ou des blessés. Or, le droit à l’image et le respect de la vie privée s’appliquent même sur la route. Publier ces images sur les réseaux sociaux ou les partager sans le consentement des personnes filmées peut constituer une violation de la vie privée, punie par la loi…
Pour éviter de payer votre curiosité trop cher, garez-vous en toute sécurité si vous êtes le premier sur les lieux d’un accident. Alertez les secours (112 ou 18), sécurisez la zone avec votre triangle de signalisation et votre gilet jaune. Apportez de l’aide uniquement si vous êtes formé (premiers secours). Rien ne vous empêche de prendre des photos à la demande des autorités ou pour un constat, mais uniquement après coup, en étant garé, et sans diffuser les images publiquement.
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