Au bout de l’immense atelier aux murs et au sol immaculés, David s’échine sur le coffre déformé de la Mégane noire qui vient d’arriver sur son poste. Cette bosse lui donne bien du fil à retordre. Après avoir démonté la structure en plastique de l’habitacle, il ne parvient pas à atteindre l’impact avec sa tige maniable, selon la technique dite du «smart repair», qui consiste à déformer une bosse sans craqueler la peinture. Rien à faire, il va devoir s’en remettre au bon vieux burin et appeler en renfort Saliou, un carrossier expérimenté…

Il faut presque se pincer pour le croire, mais nous sommes bien dans un atelier de réparation de voitures, plus précisément de reconditionnement, au nom futuriste de Factory VO (pour véhicules d’occasion), au cœur de l’usine historique de Renault, à Flins (Yvelines). Cet espace VO n’est d’ailleurs qu’un des multiples aspects du vaste programme, dit ReFactory, de réhabilitations de ce site industriel, dont Renault veut faire un centre d’innovation autour de l’économie circulaire.

Pas moins d’une dizaine de projets ont ainsi vu le jour à Flins, «ce qui est, de fait, la plus grosse zone de test pour le secteur automobile en Europe, assure Jean-Philippe Billai, directeur de l’usine et de ce programme. Flins est désormais un site d’essais et d’expérimentations sur les batteries, les voitures reconditionnées, le recyclage… Tout cela doit faire naître de nouvelles compétences.» Lancé sans objectif chiffré, le projet s’inscrit dans le plan de développement et de recherche Renaulution, initié par le directeur général Lucas de Meo début 2021 pour réorienter les priorités du groupe sur le terrain des nouvelles mobilités d’ici à 2030.

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