
Eurostar met les bouchées doubles pour faire face à la concurrence. Comme très rarement, l’entreprise ferroviaire franco-britannique va ouvrir de nouvelles lignes dans un futur très proche, a appris BFMTV. Pourquoi rare ? Parce que le fait d’ouvrir de nouvelles liaisons depuis Londres et le continent européen est compliqué. Il faut en effet ouvrir un poste de frontière dans les nouvelles gares concernées, recruter des policiers britanniques afin d’effectuer les contrôles pour se rendre au Royaume-Uni. Mais à l’horizon 2030, Eurostar a décidé d’ouvrir trois nouvelles liaisons : Londres-Francfort, Londres-Genève, et Amsterdam ou Bruxelles-Genève.
Une nouvelle stratégie qui ne se fait pas sans investissements. Rien que pour le matériel neuf, Eurostar va investir deux milliards d’euros. Au total, «jusqu’à 50 nouveaux trains» vont être «habilités pour circuler sur l’ensemble de son réseau», précise l’opérateur. Au total, Eurostar disposera de 97 trains, ce qui représentera une «augmentation de 30% par rapport à aujourd’hui». Dans son communiqué, l’entreprise ferroviaire souligne que «la demande pour le voyage en train en Europe est forte» et que «les clients souhaitent aller plus loin que jamais en train et profiter de l’expérience unique que nous offrons».
Objectif : 30 millions de passagers par an
Pour la directrice générale d’Eurostar, Gwendoline Cazenave, «une nouvelle ère dorée du voyage international durable est en marche». Mais si Eurostar peut se permettre de tels investissements, c’est aussi parce que ses résultats de 2024 sont bons, avec un chiffre d’affaires en hausse de 2% et un nombre de passagers (19,5 millions) en hausse de 5% sur un an. L’opérateur affiche un «objectif ambitieux» de transporter 30 millions de passagers par an.
Toutefois, Eurostar est également pressé par la concurrence. Comme l’avait appris le Financial Times, Virgin Group a annoncé son souhait de le concurrencer dans le Tunnel sous la Manche en levant plus de 930 millions de livres, afin d’exploiter possiblement les liaisons Londres-Paris, mais également celles reliant Bruxelles et Amsterdam à l’horizon 2029. Reste à savoir si les délais seront suffisants.
De nombreux concurrents se sont positionnés
En avril, c’est le groupe Ferrovie dello Stato Italiane (FS Italiane) et sa filiale Trenitalia qui se seraient positionnés. Un intérêt moins surprenant d’autant que Trenitalia opère déjà en France. Cependant, le projet total pourrait coûter très cher. Enfin, selon BFMTV, d’autres opérateurs lorgneraient le Tunnel sous la Manche, comme Gemini Trains avec Uber ou encore Evolyn, consortium piloté par Mobico (ex-British National Express). En 2023, ce dernier avait même annoncé avoir commandé douze trains à Alstom pour lancer un service commercial dès 2025…



















