
Sommaire
- Navigation : précautionneux et attentif, mais pas partout (4,5/5)
- Aspiration : un robot qui mériterait d’aller au coin (4/5)
- Lavage des sols : un mode intelligent tantôt zélé, tantôt flemmard (4/5)
- Ergonomie de l’application : quelques points restent à améliorer (3,5/5)
- Entretien : plus écologique mais plus salissant aussi (4/5)
- Réparabilité : quelques points à améliorer
- Deux alternatives à l’Ecovacs Deebot X11 OmniCyclone
- Conclusion
Ecovacs a profité du salon de l’électronique et de la maison IFA à Berlin pour lancer son nouveau robot aspirateur laveur haut de gamme : le Deebot X11 OmniCyclone. La marque essaie de se distinguer sur deux terrains. Le premier concerne l’autonomie et intéresse en particulier ceux qui doivent régulièrement entretenir de grandes surfaces. Le Deebot X11 OmniCyclone se dote d’une technologie maison, baptisée PowerBoost. Selon Ecovacs, elle permet de prolonger l’autonomie de l’appareil avec un système simple. Chaque fois que le robot retourne à sa station pour nettoyer sa serpillère, il en profite pour recharger rapidement sa batterie. D’après le constructeur, il est ainsi capable de récupérer 6 % d’énergie en 3 minutes. Une astuce qui lui donnerait toute latitude pour couvrir 1 000 m2 en une session. Autre nouveauté : la disparition du sac à poussière dans la station. Le procédé avait déjà été utilisé l’an passé pour le Deebot N20, qui ne lave toutefois pas les sols mais se contente de les aspirer. Les débris contenus dans le collecteur du robot sont aspirés dans un bac d’une capacité de 1,6 L, à vider tous les 48 jours environ selon Ecovacs. Un aspect à la fois économique et écologique appréciable.
Outre ces deux nouveautés, Ecovacs donne, sur le papier, les moyens à ce nouveau Deebot d’effectuer un nettoyage efficace. Une puissance d’aspiration établie à 19 500 Pa, un rouleau serpillère extensible, un système de navigation conçu pour ne pas oublier les bords… Autant de promesses que nous avons souhaité vérifier dans ce test.
- Pour découvrir d’autres modèles, n’hésitez pas à consulter notre guide des meilleurs aspirateurs robots laveurs.
Navigation : précautionneux et attentif, mais pas partout (4,5/5)
Pour naviguer et se repérer dans la maison, le Deebot X11 OmniCyclone ne fait pas dans l’originalité. Il se dote d’une caméra RVB en façade, ainsi que d’un LiDAR non pas niché dans une tourelle sur le capot, mais à l’avant. Il est dissimulé par un cache de plastique noir semi-translucide. Sa caméra est épaulée par un système de reconnaissance baptisé AIVI D3 3.0. Un dispositif reposant sur de l’intelligence artificielle qui doit permettre à l’appareil de reconnaître des objets ou animaux domestiques pour mieux les éviter. Ça fonctionne mais pas dans tous les cas.

Sur parquet, le Deebot a soigneusement contourné tous les pièges que nous lui avons tendus : la petite figurine, la pile et l’étui d’écouteurs. Et il a visiblement une peur bleue des câbles, dont il s’est tenu à une bonne vingtaine de centimètres de distance, tout en repliant sa brossette latérale.

Sur moquette et tapis, c’est une autre histoire. S’il a bien détecté la pile et l’étui d’écouteurs, il a en revanche foncé sur la figurine. Il ne l’a pas avalée mais a procédé à quelques cascades pour s’en débarrasser alors qu’elle était coincée sous ses roues.

Le câble USB a une fois de plus été repéré et soigneusement contourné. Cependant, une fois que la décision d’éviter un obstacle est prise, le Deebot s’y tient. Nous avons ôté le câble de son chemin, mais l’appareil a continué à éviter la zone où il se situait pour terminer sa tâche.
Le Deebot prend le plus grand soin à éviter les pieds de meubles et à s’approcher au plus près des murs en douceur. Un bon point. Il peut par ailleurs escalader les barres de seuil un peu hautes (jusqu’à 2,4 cm), et même 4 cm par niveau, sans difficulté grâce à ses quatre roues motrices selon la marque.

Dans la réalité, il dispose de deux roues motrices, comme ses congénères mais embarque en plus deux petits leviers revêtus de caoutchouc pour l’aider à franchir les obstacles. Ainsi équipé, il est passé par-dessus le pied de notre fauteuil traîneau du premier coup.
Aspiration : un robot qui mériterait d’aller au coin (4/5)
Pour mener à bien ses tâches d’aspiration, le Deebot X11 OmniCyclone s’appuie sur un moteur d'une puissance de 19 500 Pa. C’est un peu en dessous des modèles haut de gamme actuels que l’on peut croiser chez Roborock, Dreame ou encore Narwal. Mais comme nous avons pu le constater dans nos différents tests, un gros moteur ne fait pas tout. Encore faut-il savoir en tirer profit. Et le Deebot X11 se sort plutôt bien de l’exercice. Sur sols durs (parquet et carrelage), il ne rechigne pas à la tâche.
Le mode d’aspiration Standard suffit en général pour venir à bout des cheveux, poils d’animaux domestiques, poussières et autres petits débris tels des grains de litière ou de riz. Ce que l’on regrette en revanche, c’est le manque d’efficacité dans les angles et les coins. La balayette latérale à deux brins n’est pas extensible et peine à récupérer les débris qui peuvent se nicher dans ces zones. Après un premier passage, l'appareil a même totalement raté l’aspiration le long d’un mur pourtant droit. Il s’est heureusement rattrapé ensuite.

Sur tapis et moquettes, la qualité d’aspiration est là aussi très satisfaisante. Le Deebot X11 fait parler les chevaux pour extirper des fibres les moindres débris, sans trop de difficultés. Les cheveux entortillés ne lui résistent pas. Il en profite également pour collecter les moutons de poils de moquette usés. Du coup, son petit collecteur de poussières (22 ml) se remplit assez rapidement et les allers-retours à la station pour vidanger sont fréquents. On note au passage que la brossette latérale demeure active même sur la moquette pour nettoyer le long des murs, mais toujours pas les coins.
Côté bruit, ce n’est pas le robot le plus discret du moment, mais il reste raisonnable avec 53 dB mesurés en aspiration Standard, 56 dB en mode Max et 64 dB en mode Max+.
Enfin, s’il ne s’agit que d’aspirer une zone ou une pièce, il ne faut pas compter sur l’Agent Hosting, le mode intelligent et autonome du robot qui lui donne toute latitude pour procéder. Comme chez Roborock, peu importe la zone visée, le Deebot nettoiera sa serpillière et fera le plein d’eau avant de partir. Une véritable perte de temps et un gâchis d’eau et de détergent, lorsque la pièce à nettoyer est recouverte de moquette et bien définie comme telle sur la carte. Le robot n’en a cure.
Lavage des sols : un mode intelligent tantôt zélé, tantôt flemmard (4/5)
De nombreux constructeurs (Dreame, Narwal, Mova, 3i, etc.) ont cette année succombé à la tendance de la technique de lavage au rouleau. Ecovacs y a recours depuis belle lurette et l’emploie une nouvelle fois dans ce Deebot X11. Baptisée Ozmo Roller 2.0, elle s’appuie sur un rouleau serpillère en nylon haute densité, qui tourne à 200 tours/mn tout en exerçant au sol une pression de 3 800 Pa.

Technique assez répandue aussi maintenant, le rouleau peut se décaler de 1,5 cm sur le flanc afin de longer les murs (mais pas d’atteindre les coins). La station embarque deux compartiments pour ajouter automatiquement deux types de détergent. L’un classique pour le nettoyage standard, l’autre plus puissant pour les zones très sales comme la cuisine. Nous n’avons pas pu tester la solution puisque la marque ne livre aucun des détergents avec l’appareil. Et ils sont vendus à prix d’or chez Ecovacs : 39 euros le litre !

Le rouleau du robot est quant à lui nettoyé en permanence pour éliminer les saletés et éviter de les étaler. C’est tout l’avantage de cette technique. Et Ecovacs maîtrise ici son sujet. Nous avons volontairement répandu du liquide rouge sur le carrelage blanc de la salle de bains, et lancé l’appareil avec son mode intelligent Agent Hosting. Il est censé identifier les taches au sol et adopter la meilleure stratégie pour les éliminer. Arrivé devant la tache après avoir commencé son ménage (aspiration et lavage du sol simultanés), le Deebot X11 a immédiatement rangé sa brossette latérale et coupé l’aspiration. Il est ensuite passé et repassé sur la tache à l’aide de la serpillère. Il est même retourné à sa station pour la nettoyer avant de répéter une nouvelle fois l’opération. Un petit excès de zèle non sans conséquence sur le temps de nettoyage de cette petite pièce, dont l’espace disponible au sol représente moins de 2 m2. Il lui aura fallu en tout une bonne vingtaine de minutes pour en venir à bout. Mais le résultat est impeccable.
Pour des usages plus standards, comme un lavage quotidien ou presque, le Deebot X11 s’en sort également très bien. Outre l’Agent Hosting qui gère seul le nombre de passages et le niveau d’humidité de la serpillère, il propose un mode manuel avec une jauge pour définir le niveau d’eau à utiliser, la vitesse de nettoyage sur trois niveaux (Standard, Intensif et Efficace) et un nombre de passages limité à deux au maximum. Lorsque le sol est peu sale et que l’on souhaite seulement un coup de propre, mieux vaut utiliser le mode manuel. Sans quoi, le robot, un peu flemmard, se contente d’un trop bref passage. Idem si le sol est plus encrassé. En mode automatique, le Deebot ne parvient pas toujours à bien évaluer le degré de saleté et à insister sur les taches plus revêches. Le lavage au rouleau reste toutefois pertinent et plus efficace qu’une serpillière à oscillation ou aux patins… sauf dans les coins. Le centimètre et demi de débattement du rouleau sur le flanc droit du robot aspirateur ne suffit pas à bien nettoyer ces zones. Dommage.

On note enfin un petit défaut. À plusieurs reprises, nous avons pu constater que le robot semait sur son passage quelques gouttes d’eau en partant ou en revenant à sa station. Rien de dramatique mais en séchant, elles peuvent laisser des traces, notamment sur le parquet ou de la moquette.
Ergonomie de l’application : quelques points restent à améliorer (3,5/5)
Pour piloter son robot et sa station, Ecovacs fournit une application pour Android et iOS plutôt bien fichue dans l’ensemble. La carte dressée par le robot demeure très lisible et, comme chez Narwal, les pièces sont représentées sous forme de figures géométriques (carrés ou rectangles) qui ne tiennent pas compte des contours exacts. Un point qui peut poser quelques difficultés lorsqu’il s’agit de placer des barrières virtuelles par exemple.
Il est également possible de placer quelques meubles. L’éventail des éléments mobilier n’est pas très large, mais suffisant pour placer par exemple les bacs à litière des chats ou coussins du chien. Mais il est impossible de les coller aux cloisons. L’appli donne accès à de nombreux réglages, tant pour le robot (attitude à adopter avec les tapis, reprise automatique de la tâche, identification d’obstacles, gestion du rouleau serpillère, etc.) que pour la station.

Néanmoins, on regrette ici et là quelques traductions approximatives dans les intitulés, comme « le distributeur de solution de nettoyage automobile », ou l’absence même de traduction dans certains messages d’alerte indiqués en chinois.
Enfin, nous n’avons pas trouvé la possibilité de créer des raccourcis accessibles rapidement. Chez les autres constructeurs, ils permettent de lancer le nettoyage d’une pièce ou d’une zone avec des réglages personnalisés d’un seul clic depuis l’écran d’accueil. Chez Ecovacs, il faut obligatoirement passer par la page des paramètres.
Entretien : plus écologique mais plus salissant aussi (4/5)
Un indice sur l’originalité de ce Deebot X11 OmniCyclone se niche dans son nom. OmniCyclone signifie d’une part que la station est multifonction (aspiration du bac à poussière et gestion des serpillères) et, d’autre part, qu’elle emploie un dispositif d’aspiration cyclonique très efficace. C’est ce qui la distingue des autres modèles. Ici, Ecovacs fait l’impasse sur les traditionnels sacs à poussière que l’on retrouve chez la concurrence. Tout comme avec les aspirateurs balais ou traîneau, la station embarque un collecteur sans sac.

Le système à deux étages se compose d’une turbine pour aspirer le contenu du collecteur du robot et des filtres. L’opération s’effectue en deux temps et se montre assez bruyante (79 dB), mais très efficace. Ensuite, il ne reste plus qu’à vider le collecteur dans la poubelle sans se salir. C’est tout l’inconvénient des systèmes sans sac. D’autant que des amas de moutons peuvent s’agglomérer autour de la turbine. Il faut donc les déloger manuellement en respirant, au passage, pas mal de particules.

Pour le lavage, la station se dote d’un bac d’eau propre de 3,2 L et d’un bac d’eau sale de 2,7 L. Ils sont également mis à contribution lorsque le robot vient nettoyer sa serpillère à l’eau chauffée à 75 °C. Celle-ci est ensuite séchée à l’air chaud (63 °C).

L’entretien de la station se révèle assez simple. La planche de lavage se retire facilement et un simple coup d’éponge suffit à la débarrasser des résidus (peu nombreux après nos 15 jours de test) qui peuvent s’y accumuler.

Le robot se montre lui aussi assez facile à vivre. La brosse principale anti-enchevêtrement fonctionne à merveille. Après 15 jours d’usage, nous n’y avons retrouvé aucun cheveu entortillé. Quant au rouleau serpillère, il se démonte aisément en quelques secondes pour passer à la machine à laver. Simple.

Quant à l’autonomie, nous avons pu constater en effet que le robot refaisait le plein de sa batterie lors de chaque détour à sa station. Il a ainsi perdu seulement 10 % d’autonomie après avoir aspiré et lavé le salon (environ 25 m2) deux fois. Ce qui laisse supposer une belle endurance, idéale pour les logements de plus de 100 m2.
Réparabilité : quelques points à améliorer
Le Deebot X11 présente un indice de réparabilité de 8,6/10. C’est très satisfaisant. Ce qui l’empêche de faire mieux, ce ne sont pas les outils nécessaires à son démontage ni les fixations des différents éléments, ou encore le prix des pièces détachées. Critères pour lesquels il récolte un 10/10.
Ce qui le plombe, c’est la durée de disponibilité des pièces de la liste 1 « dont le bon état est nécessaire à son fonctionnement ». Ici le Deebot X11 a obtenu un zéro pointé. En revanche, concernant la durée de disponibilité des pièces qui tombent le plus fréquemment en panne (liste 2), l’appareil affiche un score honorable de 7,4/10. Ecovacs doit également revoir sa copie sur les délais de livraison des pièces, puisqu’il obtient juste la moyenne sur ce critère.
Deux alternatives à l’Ecovacs Deebot X11 OmniCyclone
Narwal Flow
Avec le Flow, Narwal s’est également lancé dans le lavage au rouleau. Son robot se montre esthétiquement et techniquement réussi et nécessite, lui aussi, peu d’entretien. Une mise à jour de son dispositif de reconnaissance par IA serait cependant la bienvenue pour plus d’efficacité.
- Lire notre test complet du Narwal Flow
Mova Z50 Ultra
Mova mise lui aussi sur le lavage des sols au rouleau sur ce Z50 Ultra. Et il se sort aussi très bien de cet exercice notamment dans la détection et le lavage des taches fraîches. En revanche, il se montre moins discret tant par la taille de sa station que par le bruit qu’il produit pendant le nettoyage.
- Lire le test complet du Mova Z50 Ultra
Conclusion
Ecovacs n’est pas un débutant lorsque l’on parle du lavage au rouleau. La marque utilise cette technique, devenue tendance cette année, depuis belle lurette déjà. Et la maîtrise est bien là. Le Deebot X11 OmniCyclone réussit à faire briller les sols fraîchement tachés ou non. Sa qualité d’aspiration n’est pas en reste avec d’excellents résultats, tant sur sols durs que sur tapis et moquette. Dommage qu’il ne puisse s’attaquer sérieusement aux coins et aux angles qu’il délaisse, faute d’outils adaptés.
La navigation demeure efficace également avec une bonne détection des obstacles sur sols durs. Ecovacs doit procéder à quelques ajustements lorsque le robot passe sur un tapis ou dans une pièce recouverte de moquette pour éviter les pièges que constituent les petits objets.
Reste son entretien plutôt simple. Mais si la volonté de ne plus utiliser de sac à poussière est louable, la mise en pratique demanderait là encore quelques ajustements pour éviter que l’utilisateur ne respire un nuage de poussière lorsqu’il vide lui-même le collecteur. Enfin, la recharge de la batterie, boostée à chaque escale du robot à sa station, est une excellente idée qui satisfera ceux qui doivent confier au robot de grandes surfaces à nettoyer.
Note de la rédaction : 4/5
- Navigation : 4,5/5
- Qualité d’aspiration : 4/5
- Qualité de lavage : 4/5
- Ergonomie de l’application : 3,5/5
- Entretien : 4/5
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