
Sommaire
- Ergonomie : une brute à apprivoiser (3/5)
- Accessoires : le minimum syndical (2,5/5)
- Performances d’aspiration : en demi-teinte (3,5/5)
- Niveau sonore : une tête d’aspiration bruyante (2,5/5)
- Autonomie : une charge longue pour une autonomie restreinte (2,5/5)
- Entretien : une conception simple, mais efficace (4,5/5)
- Réparabilité : une bonne marge de progression pour Shark
- Les meilleures alternatives au Shark PowerPro
- Conclusion
Shark poursuit sa quête de séduction dans l’entrée de gamme avec son nouveau PowerPro – qui met enfin son nom de code cryptique de côté (IZ380) pour une dénomination un peu plus évidente. Pour moins de 250 euros, l’aspirateur balai le plus abordable du constructeur américain délaisse quelques options : pas de filtration multicyclonique, pas de capteur de particules, accessoires limités… Mais il entend tout de même fournir le nécessaire pour une expérience plaisante, fluide, et suffisamment efficace pour entretenir son intérieur sans difficulté.
La nouveauté majeure introduite par cet aspirateur balai à prix plancher tient surtout à la fonction “FloorDetect”. Celle-ci est en charge de basculer automatiquement la puissance selon si la tête d’aspiration se tient sur un sol dur ou un tapis, plutôt que manuellement via un bouton dédié. L’autonomie aurait été légèrement revue à la hausse (jusqu’à 50 minutes). Hormis cela, on retrouve les arguments des précédentes itérations : tube coudé “Flexology”, brosse “Powerfins” multisurfaces avec système anti-emmêlement, rangement plié en position parking, éclairage LED, batterie amovible et jusqu’à 5 ans de garantie.
Ergonomie : une brute à apprivoiser (3/5)
Dyson n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit de se démarquer visuellement, cependant Shark a lui aussi une flotte de produits difficile à oublier… comme ce PowerPro. Ce beau bébé de 3,45 kg (1,75 kg en configuration aspirateur à main) se présente dans un châssis plastique blanc et bleu, où se mêlent finitions mates, brillantes, de rares touches à l’aspect “métallique” – le seul élément véritablement protégé par de l’aluminium étant le tube d’aspiration. La plupart des marques d’assemblage sont assez grossières et donc directement visibles. Vous l’aurez remarqué, on ne fait pas dans la finesse ici.

On est rapidement rassuré lorsqu’on manipule l’aspirateur. À ce tarif, la qualité d’assemblage du PowerPro est franchement bonne. On ne sait évidemment pas comment les pièces en plastique vont vieillir, mais on ne sent aucun craquement ou grincement sous les mains, l’ensemble semble en capacité de résister aux petits accidents du quotidien. Par ailleurs, on ne rencontre aucune difficulté particulière à les assembler, l’opération est validée par un clic bien ferme. Séparer ces mêmes pièces n’a également rien de sorcier.

La charge initiale est pour nous l’occasion de découvrir la première et grande spécificité de certains aspirateurs Shark, par extension du PowerPro : le stockage. Pas de socle mural ni de repos debout en mode parking, l’aspirateur est uniquement pensé pour être replié sur lui-même en position parking : une petite manipulation supplémentaire avant et après la séance de ménage, mais un gain de place, moins de prise de tête et de risque de le faire chuter.

Vient enfin le moment de la véritable prise en main. Comme sur la précédente version, le PowerPro se résume au strict minimum, et son panneau de contrôle à de quoi troubler les habitués des aspirateurs balais. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elle est antédiluvienne, mais on s’attendait néanmoins à quelque chose de plus sophistiqué et surtout de plus agréable. Ici, un bouton à presser met l'aspirateur hors tension, tandis qu'une gâchette à maintenir enclenche temporairement le mode d’aspiration Boost. Rien de plus.
On ne peut donc pas choisir la façon dont on enclenche l’aspiration – elle est forcément continue tant que le bouton reste enfoncé – ni le mode d’aspiration. Aidé du FloorDetect, l’aspirateur passe en effet automatiquement au niveau supérieur au contact d’un tapis ou d’une moquette (la seule différence avec la version antérieure). Dans les faits, cette détection est fiable, fort heureusement.

De fait, une seule indication intégrée suffit pour visualiser le mode d’aspiration utilisé. En revanche, cela n’est pas le cas pour l’autonomie. Il faut se contenter de trois petites LEDs blanches placées sur la tranche de la batterie, ce qui est bien trop peu. On est aussi vite refroidi par la maniabilité du PowerPro. Il y a certes des aspects intéressants à l’usage pour nettoyer sous les meubles (le tube coudé, la possibilité d’utiliser l’aspirateur en position couchée pour aller chercher encore plus loin), mais pour le reste, c’est plutôt lui qui mène la danse.

La tête d’aspiration est assez volumineuse, limitant de fait l’accès à certains espaces exigus, et elle n’autorise pas une rotation très généreuse, il faut donc calculer son approche et son trajet. L’aspirateur ne négocie pas tous les virages avec la même agilité. Qui plus est, elle peut avoir la fâcheuse tendance à se bloquer en position parking dès qu'on a le malheur de positionner le stick un peu trop à la verticale.

Le poids du PowerPro limite aussi sa note sur ce plan. Pour le moment, il s’agit d’un des modèles les plus lourds du genre que nous ayons pu tester, et il nous le fait sentir. Le poids n’est d’ailleurs pas très bien réparti, et même posé au sol, il n’est pas de tout repos pour l’avant-bras. Armer la gâchette pour utiliser le mode Boost crée une tension supplémentaire dans le poignet. Autant dire qu’on a connu des modèles plus véloces.
Accessoires : le minimum syndical (2,5/5)
Économie oblige (ou pas), le PowerPro est livré avec un kit d’accessoires certes de bonne facture, mais très rudimentaire. On trouve en effet un suceur long et une brosse double usage (meuble / tissu d’ameublement). Sans possibilité de stockage sur un socle ou sur l’aspirateur en lui-même, il faut trouver une petite place pour les stocker lorsqu’ils ne sont pas utilisés (un petit sac souple est prévu à cet effet, pour ce que cela vaut).

Autant dire qu’avec un tel panel, les possibilités d’utilisation de ce PowerPro sont particulièrement limitées. Mais notez que le constructeur propose plusieurs versions, dont certaines sont mieux fournies, mais aussi plus onéreuses.
Performances d’aspiration : en demi-teinte (3,5/5)
Les performances du Shark PowerPro et de son unique brosse varient sensiblement en fonction du type de sol aspiré. Et c’est sur sol dur que l’aspirateur balai se débrouille le mieux : un seul passage suffit dans la puissance par défaut pour récolter la très vaste majorité des déchets (98 %), même le long des plinthes. Le balai pousse légèrement certains déchets vers l’avant quand le sol est bien encombré, rien de bien dérangeant.

Sur tapis et moquettes à poils courts, la propension de la tête à pousser les déchets devient plus problématique sur les sols un peu encombrés : nos passages pourtant assez lents laissent deux sillons distincts sur les côtés, nous obligeant à faire plusieurs allers-retours pour bien nettoyer en surface. Deux ou trois passages sont aussi nécessaires pour aller chercher les déchets et poussières un peu plus incrustés en mode d’aspiration standard. La bascule en mode Boost ne règle pas tout, mais elle permet de nettoyer plus profondément, notamment pour aller chercher les poils entortillés dans la trame. Le résultat n’est pas parfait, mais plus que décent.

En revanche, les limites du PowerPro se font vraiment ressentir sur les tapis à poils longs. Collecter tous les déchets en surface requiert un effort non négligeable, on apprend vite à privilégier exclusivement le mode Turbo pour gagner un peu de temps et faire le travail un minimum convenablement. La brosse fait son travail pour capter les poussières si elles ne sont pas logées trop profondément, on constate toutefois qu’il s’agit finalement plus d’un travail en surface qu’en profondeur.
Probablement à cause d’un certain manque de puissance, le Shark PowerPro souffre aussi d’un phénomène de “rejet” de certains débris (grains de riz, semoule, céréales) : il faut en effet s’assurer de laisser plusieurs secondes d’aspiration “à vide” entre le moment où l’on aspire une zone et la mise hors tension, sans quoi les déchets qui n’ont pas encore eu le temps de faire le trajet jusqu’au collecteur se retrouvent au sol.
Niveau sonore : une tête d’aspiration bruyante (2,5/5)
Le PowerPro ne gagnera pas la bataille du silence. Si le bruit qu’il génère en configuration aspirateur à main est contenu (de 68 à 76,5 dB(A) en puissance standard jusqu'au mode Boost), les choses se gâtent lorsque la tête d’aspiration entre en jeu en mode aspirateur balai.

Du mode standard sur sol dur au mode Boost sur tapis, la nuisance produite par l’aspirateur balai est dorénavant comprise entre 73 et 78,5 dB(A) environ à distance de l’utilisateur – 71 à 75 dB(A) environ à 1 m – du mode standard sur sol dur au mode Boost sur tapis. Le roulement bien audible produit par la rotation de la brosse est assez envahissant, surtout posé sur tapis/moquette, et cela même en s’abstenant du mode Boost.
Autonomie : une charge longue pour une autonomie restreinte (2,5/5)
Shark communique sur une autonomie allant jusqu’à 50 minutes. On obtient bien cette valeur dans les faits (et un peu plus d’ailleurs, 57 minutes pour être précis), mais seulement si l’on se contente d’utiliser le PowerPro en mode aspirateur à main et sans jamais solliciter le mode Turbo. Dans une configuration plus représentative, en mode stick donc, il faut compter sur 23 à 34 minutes d’utilisation en fonction du type de sol aspiré (nos mesures distinguent utilisation exclusive sur tapis/moquette et sur sol dur). On perd au moins 10 minutes d'autonomie avec le mode Boost. C’est peu, d’autant que la recharge complète prend plus longtemps que prévu : presque quatre longues heures pour faire le plein.
Entretien : une conception simple, mais efficace (4,5/5)
Le Shark PowerPro ne demande pas d’effort supplémentaire pour son entretien. Notre bonne semaine d’utilisation intensive et notre test n’ont pas eu raison de son système de filtration, qui s’est montré à la hauteur : une quantité négligeable de fines particules s’est trouvée captée par les filtres en mousse (0,11 g de différence) et le filtre HEPA (0,01 g). Inutile de nettoyer les filtres mousse plus que de raison pour conserver une bonne puissance d’aspiration. L’accès aux différents éléments n’a rien de particulièrement complexe, elle demande simplement un semblant de force et de doigté.

La vidange du collecteur est elle aussi très conventionnelle : il suffit d’appuyer sur un levier pour que le fond s’ouvre. On a connu plus hygiénique et efficace, mais ça fonctionne. En l’absence de système spécifique pour pousser le maximum de poussière hors du collecteur, une petite intervention manuelle est parfois nécessaire pour extirper un mouton de poussières ou des poils coincés. Enfin, s’agissant de la tête d’aspiration, le système anti-enchevêtrement intégré fait bien son travail (quelques rares longs cheveux peuvent rester enroulés de temps en temps) limitant ainsi les besoins d’entretien régulier. D’ailleurs, le système de retrait de la brosse est à la fois simple et efficace.
Réparabilité : une bonne marge de progression pour Shark
Le Shark PowerPro récolte la petite note de 7,1/10 en indice de réparabilité. Sont toutefois mis en lumière le peu d’outils nécessaires pour le démontage, ainsi que la bonne disponibilité de certaines pièces détachées. La facilité de démontage, et avant toute chose le prix de certaines pièces détachées (note de 3/10), n’est pas en sa faveur. Nos propres recherches en la matière confirment la politique tarifaire perfectible de Shark sur certains éléments : comptez 96 € pour une batterie par exemple.
Selon nous, il y a aussi de bons efforts à faire sur la plateforme d’achat officielle du constructeur : la page du PowerPro n’est pas très évidente à trouver, elle manque de clarté (une partie non négligeable des pièces affichées ne correspondent pas au bon modèle) et beaucoup d’éléments ne sont pas en stock au moment où nous écrivons ces lignes.
Les meilleures alternatives au Shark PowerPro
Hoover HF9
Globalement, et pour quelques dizaines d’euros supplémentaires, le HF9 surclasse le PowerPro. Plus agréable d’utilisation, plus maniable, plus performant, un petit peu plus endurant, et tout aussi simple d’entretien, l’aspirateur balai de Hoover offre tout simplement un meilleur rapport qualité/prix que celui de son concurrent.
Ultenic U16 Flex
Pour un tarif encore plus accessible, l’Ultenic U16 Flex est une alternative intéressante. Lui aussi fait dans la sobriété en matière d'accessoires, mais il offre un fonctionnement simple et efficace qui peut suffire pour le quotidien.
Conclusion
Le PowerPro ne sera pas l'aspirateur balai avec lequel Shark fera une réelle différence sur le marché. Certes, sa conception est de bonne qualité, il n’est pas complexe à utiliser ni à entretenir, et, dans l’ensemble, il remplit correctement la mission pour laquelle il est conçu à moindres frais.
Mais c’est un aspirateur balai difficile à oublier tant par le bruit que par sa maniabilité. On attendait aussi un peu plus d’efficacité d’aspiration pour bien s’occuper de toutes les surfaces, sans trop de perte de temps. Le peu d’accessoires fournis refroidira aussi les maniaques en quête d’un usage véritablement polyvalent.
- Ergonomie : 3/5
- Accessoires : 2,5/5
- Performances d’aspiration : 3,5/5
- Bruit : 2,5/5
- Autonomie : 2,5/5
- Entretien : 4,5/5
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