Test - Surfshark : un bon VPN qui ne demande qu'à s'améliorer

Le marché des VPN (« virtual private network » ou réseau privé virtuel) réunit de nombreux services, où coexistent des acteurs dont la fiabilité et le capital confiance peuvent varier. Il est donc essentiel de bien se renseigner sur les protocoles de sécurité employés par chaque fournisseur. Par ailleurs, si votre objectif est de débloquer des contenus étrangers sur des plateformes comme Netflix ou Prime Video, le choix du VPN s’avère crucial : tous ne parviennent pas à contourner le géo-blocage aussi efficacement. C’est pourquoi nous avons réalisé ce comparatif des meilleures solutions pour le streaming. Et si votre budget est limité, nous avons aussi élaboré un guide des meilleurs VPN gratuits. Mais place à notre test complet de Surfshark.

Infrastructure réseau : plus modeste que d'autres mais suffisante (3,5/5)

Théoriquement, plus un VPN dispose de serveurs, moins le risque de saturation est élevé (cela dépend aussi de la répartition automatique de la charge serveur). Avec 3 200 nœuds répartis dans 100 pays, Surfshark se situe dans la moyenne basse du secteur . À titre de comparaison, Proton VPN en compte 8 600 et NordVPN 7 000. Cela dit, la quantité de serveurs ne fait pas tout : la répartition géographique joue un rôle crucial, surtout pour accéder à des contenus ou services spécifiques à certains pays.

Surfshark couvre la plupart des grandes régions du globe, avec une présence marquée en Europe et en Amérique du Nord. Les autres zones, comme l’Afrique, le Moyen-Orient ou l’Amérique du Sud, sont moins bien représentées, mais restent accessibles pour des usages ponctuels. Pour la majorité des utilisateurs, cette couverture s’avère suffisante, même si certains services très localisés pourraient nécessiter un choix plus précis.

Sécurité et fonctionnalités : une très belle offre, mais il y a un hic (4/5)

La sécurité constitue un critère majeur dans le choix d’un VPN. Surfshark propose un chiffrement de haut niveau avec l’AES-256 bits ou le ChaCha20, assurant une protection robuste des données. En pratique, ce type de chiffrement rend les informations pratiquement inviolables, même face aux tentatives de décryptage les plus sophistiquées.

Plusieurs protocoles VPN sont pris en charge : WireGuard, IKEv2, ainsi qu’OpenVPN (en UDP et TCP), tous utilisant des méthodes éprouvées. On apprécie d'avoir le choix. Néanmoins, il convient de noter une particularité concernant WireGuard : ce protocole assigne une clé permanente à l’utilisateur afin d’établir la connexion, ce qui n'est pas terrible en termes d'anonymat. Certains acteurs comme NordVPN on développé leur propre version de ce protocole afin de palier ce souci tout en profitant de ses qualités, notamment sa vitesse. Surfshark n’a pas mis en place de mesure équivalente malheureusement.

Autre point négatif : Surfshark a son siège social aux Pays-Bas, un pays membre de l’alliance dite des « 14 Eyes », impliquée dans la coopération internationale sur le renseignement. En théorie, cela pourrait exposer l’entreprise à certaines obligations légales en matière de surveillance ou de rétention de données : un point à garder à l’esprit pour les utilisateurs les plus soucieux de leur anonymat.

Cela dit, Surfshark fonctionne exclusivement sur des serveurs RAM : un très bon point car aucune donnée utilisateur n’est écrite sur disque, et toute information en mémoire est effacée à chaque redémarrage du serveur. Ce choix technique limite fortement les risques en cas de saisie ou d’intrusion. Enfin, la sécurité de Surfshark est auditée par le cabinet Deloitte, mais seuls les clients peuvent consulter le rapport. Un manque de transparence malheureux : les VPN reposent sur une relation de confiance entre les entreprises et leurs clients et certains font bien mieux, en rendant publics les rapports dans leur intégralité.

Surfshark propose toutes les fonctions essentielles d'un VPN moderne. Le Kill Switch interrompt aussitôt l’accès à Internet si la connexion au serveur VPN se coupe, empêchant toute fuite de données. L’option IP rotative renouvelle régulièrement votre adresse IP fictive tout en maintenant la même localisation. On trouve également une fonction pour masquer votre machine sur le réseau local ; cette possibilité reste cependant réservée au protocole OpenVPN et peut empêcher la connexion à certains appareils de la maison. Grâce à la fonction MultiHop, la connexion passe successivement par deux pays distincts, renforçant l’anonymat. Cette option rappelle le Double VPN chez NordVPN, à la différence que Surfshark laisse l’utilisateur choisir librement les pays.

Surfshark intègre également un système de split tunneling (appelé ici Bypasser) pour désactiver automatiquement le VPN sur certains sites ou applications de confiance. Pratique certains services nécessitant une connexion rapide, Steam par exemple. Notons également la présence d'un bloqueur de pubs baptisé CleanWeb. Il se montre efficace la plupart du temps. Le site Web de YouTube impose toutefois systématiquement un test CAPTCHA laborieux dès que CleanWeb est activé.

Enfin, quelques services additionnels payants figurent au catalogue, comme l’outil Incogni pour la suppression de données personnelles, ou un antivirus. Ces options font sensiblement grimper le prix de l’abonnement cependant.

Ergonomie : une interface facile d'accès, mais avancée (4,5/5)

L’interface de Surfshark se montre simple d’utilisation, accessible à tous, débutants comme utilisateurs avancés. L’application propose dès l’ouverture un bouton “connexion rapide” permettant d’établir une liaison VPN sans chercher dans les menus. La liste des serveurs, organisée par pays, reste facile à parcourir.

Le service ne propose pas de serveurs spécialement dédiés au streaming : chaque point d’accès fonctionne pour toute sorte de navigation, en théorie. Les options principales, comme le blocage des publicités (CleanWeb), le Kill Switch ou la fonction Bypasser (pour choisir les applications exclues du VPN), s’affichent clairement dans les menus.

Même dans les réglages avancés, la navigation ne devient jamais complexe, ce qui évite de perdre l’utilisateur débutant. L’expérience reste homogène sur ordinateur comme sur mobile : menus épurés, accès direct aux fonctions principales, aucune surcharge technique ou paramètre obligatoire à configurer. Surfshark s’installe aussi bien sur Windows, macOS, Linux, Android, iOS, Apple TV et Fire TV. Une extension existe aussi pour Chrome, Firefox et Edge.

Streaming : une amélioration notable (4/5)

De nombreux utilisateurs choisissent un VPN pour accéder à des catalogues étrangers sur les plateformes de streaming. Lorsque nous avons utilisé Surfshark dans le cadre de notre guide des meilleurs VPN, le service échouait très fréquemment à se connecter à Netflix avec une connexion établie aux Etats-Unis ou au Japon. Cependant, à l'heure où nous écrivons ces lignes, nous n'avons eu aucun mal à débloquer le contenu étranger. Nous avons pu visionner le film Plane avec Gerard Butler (Mayday en version française) et avons pu regarder le catch américain sur Netflix sans problème. Ce sont deux programmes indisponibles dans l'Hexagone.

Il est difficile d’identifier précisément la raison pour laquelle certains VPN, comme Surfshark, rencontrent des difficultés à débloquer les catalogues étrangers. Plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu : le fait que leurs adresses IP soient déjà blacklistées par les plateformes de streaming, un renouvellement moins fréquent des serveurs, une qualité d’obfuscation insuffisante, ou encore une localisation des serveurs moins optimale. D’autres aspects techniques, comme la configuration du VPN ou la gestion des DNS et des cookies, peuvent également avoir un impact.

Vitesse de connexion : très bonne, mais quelques loupés (3,5/5)

Pour mesurer efficacement la vitesse de connexion du VPN, nous avons connecté notre ordinateur portable à notre box fibre Orange via Ethernet. Sans VPN, nos mesures s'établissent en moyenne à 937,5 Mbit/s en débit descendant et 507,81 Mbit/s en débit montant, avec une latence de 2,33 ms. Nous comparons ensuite ces performances à celles mesurées avec VPN.

Ainsi, nous constatons que Surfshark est le VPN le plus rapide lorsqu'il est connecté à un serveur français. En effet, il atteint 605 Mbit/s, là où ses concurrents plafonnent à 450 de moyenne. Aux Etats-Unis, la vitesse reste correcte mais est moitié moins élevée, atteignant 285 Mbit/s à Los Angeles et New York (il s'agit aussi d'une moyenne). Bonne surprise à Tokyo, où la vitesse se maintient à 438,43 Mbit/s.

Depuis un serveur basé au Japon, le débit montant mesuré vers la France tombe toutefois à 43 Mbit/s, un résultat nettement inférieur à ceux observés dans les autres régions.

Notons que la connexion a parfois été assez laborieuse ou très longue. Ce souci n'arrive pas à tous les coups, même plutôt rarement. C'est en revanche suffisamment régulier pour le souligner.

Les meilleures alternatives à Surfshark

Voici deux alternatives intéressantes à Surfshark.

NordVPN, le meilleur service pour le streaming

NordVPN est un service très complet adapté à tous types d'usages. Il excelle en streaming et peut débloquer n'importe quel contenu étranger.

ExpressVPN, le service le plus rapide

Il s'agit du VPN le plus rapide selon nos tests. Si vous souhaitez un service extrêmement simple et que la personnalisation n'est pas importante pour vous, ExpressVPN est sans doute le plus adapté à vos besoins.

Conclusion

En résumé, Surfshark s’impose comme un VPN bien conçu, bourré de fonctionnalités mais pourtant simple à utiliser, ce qui n'est franchement pas facile à réaliser. L'infrastructure de serveurs n'est pas la plus vaste du marché mais elle fait le "job". Malgré quelques réserves sur la transparence de l'entreprise et sa localisation aux Pays-Bas, Surfshark offre une solution techniquement sérieuse pour naviguer en toute discrétion.

Note : 4/5

• Infrastructure réseau : 3,5/5
• Sécurité et fonctionnalités : 4/5
• Ergonomie : 4,5/5
• Streaming : 4/5
• Vitesse de connexion : 3,5/5

Certains liens sont affiliés et peuvent générer une commission pour Capital. Les prix sont mentionnés à titre indicatif et sont susceptibles d'évoluer. Le contenu présenté a été rédigé en toute indépendance par un journaliste professionnel.