Le Xiaomi 15 Ultra affiche d’emblée ses ambitions haut de gamme, avec un tarif élevé, une fiche technique ultra complète et on ne peut plus premium, ainsi qu'une partie photo qui fait rêver, réalisée en partenariat avec le monstre sacré Leica. Nous l'avons déjà testé et intégré à notre guide des meilleurs smartphones tant il nous a impressionné. De son côté, le Magic7 Pro d’Honor offre une expérience premium plus abordable, mais très convaincante. Passons ces deux appareils au crible pour déterminer lequel vaut vraiment le détour.

Design : deux appareils très bien conçus

Le Xiaomi 15 Ultra arbore un design très premium. Sa face avant est occupée à près de 90 % par l'écran, simplement percée par la caméra selfie. Les bordures fines et le contour en aluminium assurent une bonne prise en main, tandis que les bords de l’écran sont légèrement arrondis. L’arrière est divisé en deux parties sur toute la hauteur, avec une bande grise étroite et une autre, plus large, en simili-cuir. Ce design, ainsi que l'imposant bloc photo circulaire aux airs de monture d'appareil photo rappellent les reflex argentiques comme ceux de Leica. L'effet est particulièrement réussi et montre d'emblée les ambitions photographiques du téléphone. À noter que ce n’est pas un poids plume : il affiche 232 g sur la balance, voire 346 g si on lui adjoint le Pack Photo Pro Legend Edition, un module avec batterie complémentaire, boutons indépendants et connecteur USB-C pour transformer le smartphone en véritable appareil photo.

© Pierre Fontaine pour Capital

Le Magic7 Pro emploie également un bloc photo circulaire proéminent à l’arrière, logique puisqu’Honor mise aussi pas mal sur la photographie. Le dos est en verre et le contour métallique ont été légèrement revu. L’écran, désormais plat et simplement percé par la caméra selfie, perd ses bords incurvés. Le smartphone pèse 223 g, un peu plus léger que son rival, mais reste massif en main. Notez cette fois qu'il utilise un verre développé spécifiquement par Honor et affichant une résistance assez impressionnante. Le Xiaomi emploie aussi un verre maison à l'avant mais difficile de dire lequel est le plus résistant avec nos procédures de test actuelles.

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Les deux modèles ont été très bien conçus, nous avons une préférence pour le design original du Xiaomi mais elle est purement subjective. Si l'on est purement objectif, impossible de les départager. Xiaomi 15 Ultra (0-0) Honor Magic7 Pro

Connectique : avantage Xiaomi

Sur le papier, les deux modèles s'offrent une connectique très complète, mais des différences apparaissent à l’usage. Xiaomi prend de l’avance en proposant le Bluetooth 6.0, apportant le Channel Sounding (pour améliorer la gestion d'appareils multiples connectés en Bluetooth), une latence réduite et une meilleure gestion des connexions. Toutefois, peu d'appareils supportent cette norme pour l'instant, c'est plutôt un choix d'avenir de la part de Xiaomi. Logiquement, le smartphone prend aussi en charge le LE Audio (codec LC3 et protocole Auracast), ainsi que le Wi-Fi 7 (bandes 2,4 ; 5 et 6 GHz). Le port USB-C 3.2 Gen 2 autorise des débits jusqu’à 20 Gbps. Enfin, le GPS GNSS double fréquence assure une localisation précise.

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Le Honor Magic7 Pro emploie du Bluetooth 5.4, mais sans LE Audio ni codec LC3 ou protocole Auracast, alors que cette norme est parfaitement capable de les supporter. Malgré la présence d’une puce Qualcomm Snapdragon, il ne propose pas non plus les codecs aptX, mais seulement SBC, AAC et tout de même l'excellent LDAC de Sony, ce qui ravira les audiophiles. Son port USB-C 3.2 Gen 1 plafonne quant à lui à 10 Gbps.

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La supériorité du 15 Ultra est sans appel en matière de connectivité. Xiaomi 15 Ultra (1 - 0) Honor Magic7 Pro.

Écran : la luminosité impressionnante du Xiaomi

Le Xiaomi 15 Ultra dispose d’une grande dalle AMOLED de 6,73 pouces, en WQHD+ (3200 x 1440 px) avec un taux de rafraîchissement adaptatif de 1 à 120 images par seconde (ips) grâce à la technologie LTPO intégrée, permettant de réduire la consommation d’énergie. La luminosité maximale relevée par notre sonde atteint des sommets : 630 cd/m² en SDR, 1 721 cd/m² en HDR, et jusqu’à 3 202 cd/m² grâce au boost, un record. Autant dire que la lisibilité reste parfaite même en plein soleil. Enfin, la dérive de couleurs moyenne (Delta E) d'à peine 1,8 selon nos mesures garantit une fidélité des couleurs parfaite. Pour rappel, une valeur en dessous de 3 signifie que l'œil humain n'est plus capable de déceler une différence entre nos couleurs de référence et celles affichées à l'écran.

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Le Magic7 Pro ne démérite pas avec son bel écran AMOLED LTPO de 6,8 pouces et sa définition de 2 848 x 1 312 px. Nos mesures en labo indiquent des pics lumineux de 752 cd/m² en SDR, 1 514 cd/m² en HDR, et un Delta E moyen de 2,48, là aussi très satisfaisant.

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Le Xiaomi 15 Ultra gagne cette manche grâce à un écran excellent à tous les niveaux, parfaitement calibré, légèrement supérieur à celui du Honor. Xiaomi 15 Ultra (2 - 0) Honor Magic7 Pro.

Performances : un peu de chauffe des deux côtés

Le Xiaomi 15 Ultra embarque le Snapdragon 8 Elite épaulé par 16 Go de RAM, ce qui en fait l’un des smartphones Android les plus puissants du moment. Aucun ralentissement, même avec les jeux 3D gourmands ou en multitâche intensif. On note cependant une légère chauffe lors d’utilisations prolongées et exigeantes, et une stabilité des performances parfois inférieure à celle du Xiaomi 15 “classique”, pourtant doté du même processeur.

Le Magic7 Pro est également doté du Snapdragon 8 Elite et de 12 ou 16 Go de RAM selon la version. Les performances sont quasi identiques, notamment en jeu. Cependant, le smartphone chauffe davantage, au point que le stress test 3DMark s’arrête prématurément. Ce logiciel mesure les capacités de rendu graphique d'un appareil. Les deux téléphones profitent d’un stockage UFS 4.0 très rapide.

Ils intègrent aussi une dose d'Intelligence Artificielle. Xiaomi utilise HyperAI, qui offre toute la panoplie désormais habituelle de traduction, d'aide à l'écriture ou à la synthèse de documents. Bien qu'appréciable, le fabricant ne se démarque pas vraiment dans ce domaine vis à vis de ses concurrents. Même constat sur le Magic7 Pro concernant son interface.

Les deux modèles brillent côté performances et procurent une fluidité optimale. Égalité logique. Xiaomi 15 Ultra (2 - 0) Honor Magic7 Pro.

Photo : performances brutes contre Intelligence Artificielle

Le Xiaomi 15 Ultra est équipé d’un capteur principal de 50 Mpx au format 1 pouce (23 mm) d’un ultra grand-angle de 50 Mpx (14 mm) et d’un téléobjectif x3,2 (70 mm) de même définition. Un téléobjectif périscopique x5 (100 mm) à 200 Mpx complète l'ensemble. L'apport de Leica concerne logiquement les objectifs.

En pleine lumière, les photos sont excellentes : le piqué (impression de netteté d'une image) et le niveau de détail sont remarquables, l’exposition est généralement bien maîtrisée et la restitution des couleurs convaincante. Les portraits sont très réussis, avec un grain de peau naturel, des nuances bien restituées et un bokeh (flou d’arrière-plan) précis, même autour des mèches de cheveux, une prouesse rare sur smartphone.

En basse lumière, le grand-angle continue de délivrer des images de qualité. Le traitement numérique reste discret, juste assez présent pour limiter le bruit, et la montée en sensibilité est bien maîtrisée, même à 3200 ISO. À ce stade, la plupart des concurrents peinent à suivre. La grande taille du capteur, associée à une définition raisonnable, permettent de capter davantage de lumière. À l’inverse, un capteur de 200 Mpx offrira, en théorie, plus de détails en plein jour, mais montrera plus vite ses limites la nuit à cause de la taille réduite des photosites (les cellules sensibles à la lumière) associés aux pixels.

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L’ultra grand-angle suit la même logique que le module principal : le niveau de détail reste très correct et les textures sont bien retranscrites. Comme souvent avec ce type d’objectif, la netteté diminue en périphérie, mais les déformations optiques sont bien corrigées. En basse lumière, la gestion du bruit reste efficace, faisant de ce module un excellent choix pour les prises de vue nocturnes.

Le téléobjectif 3,2x a tendance à surexposer les images, ce qui nuit à la qualité, surtout lorsque la lumière manque. Enfin, le capteur de 200 Mpx du téléobjectif 5x permet de capturer une quantité impressionnante de détails, offrant une grande liberté de recadrage sans perte visible de qualité. En basse lumière, le traitement numérique est plus visible, mais les photos restent exploitables. La poignée disponible en option permet en outre d'obtenir un déclencheur bien pratique, avec mise au point à mi-course, et de zoomer via un bouton mécanique précis, comme un vrai appareil photo. L'ergonomie s'en trouve considérablement améliorée, même si cette poignée gêne l'usage normal (hors photo) du téléphone.

De son côté le Honor Magic7 Pro propose une configuration photo polyvalente mais limitée à trois capteurs : grand-angle 50 Mpx (23 mm), ultra grand-angle 50 Mpx (12 mm) et téléobjectif périscopique 200 Mpx (69 mm). L’ensemble couvre une large plage focale, avec zoom optique jusqu’à x6 et un zoom numérique poussé à x100 (équivalent 2400 mm, comme un télescope ou un microscope...), assisté par une IA générative pour améliorer la netteté des clichés extrêmes.

En plein jour, les résultats sont bons sur l’ensemble des focales, avec un niveau de détail élevé, surtout sur l’ultra grand-angle et le téléobjectif. La montée en ISO reste maîtrisée, mais le traitement anti-bruit de Honor peut parfois lisser les images de façon un peu agressive, notamment sur le téléobjectif.

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L’ultra grand-angle gère bien les déformations et le grand-angle livre des clichés convaincants. Le téléobjectif offre une bonne qualité, mais le zoom x100 reste sans surprise anecdotique (images logiquement floues). Pour lui donner un peu d'intérêt, Honor a ajouté un traitement par IA qui donne parfois des résultats surprenants. En réalité, l'IA force la netteté en inventant des détails afin de produire une image à cheval entre la génération d'image façon Dall-E et la photographie. C'est une approche originale et innovante de la part d'Honor, mais un peu gadget.

Les images présentent un contraste marqué et des couleurs vives, mais la dynamique peut en pâtir, avec des hautes lumières parfois brûlées (perte de détails dans les zones les plus claires). Les portraits bénéficient du partenariat avec Harcourt instauré l'année précédente. Cela permet d'avoir un mode noir et blanc typique du célèbre studio photo des stars. Ce mode est franchement convaincant. Pour peu qu'on gère correctement l'éclairage, il est vraiment possible de retrouver la touche Harcourt, ce fameux clair obscur si apprécié. Le déclenchement est en outre rapide et l’appli photo, très complète, offre de nombreux modes créatifs. Enfin, le post-traitement est efficace, notamment la fonction « gomme magique » pour effacer des éléments indésirables.

Les deux smartphones offrent des prestations convaincantes, mais Xiaomi est imbattable sur le sujet grâce à des composants techniquement supérieurs et un partenariat bien senti avec Leica. Xiaomi 15 Ultra (3 - 0) Honor Magic7 Pro.

Autonomie : deux très bonnes prestations

Avec sa batterie généreuse de 5 400 mAh, le Xiaomi 15 Ultra offre une excellente autonomie de 26 h 55 sur notre protocole de test, qui consiste à faire tourner une vidéo en 4K. Il bénéficie de la recharge rapide 90 W et sans-fil à 80 W.

Chez Honor, malgré une capacité de 5 850 mAh, le Magic7 Pro tient un peu moins longtemps sur le même protocole de test. 25h et 19 minutes avant de réclamer son câble. Ce n'est pas un mauvais résultat, loin de là. Il vous tiendra sans souci la journée entière. La charge rapide filaire à 100 W est légèrement supérieure à son rival, mais l'induction se limite à 50 W.

Les deux prestations sont tout de même très proches. Pas de point attribué ici. Xiaomi 15 Ultra (3 - 0) Honor Magic7 Pro.

Réparabilité : un meilleur suivi logiciel chez Honor

Le Xiaomi 15 Ultra se distingue par sa robustesse. Grâce à son traitement propriétaire Shield Glass 2, il est théoriquement bien protégé contre les chocs et les rayures. Sa certification IP68 garantit également une résistance à l’immersion complète dans de l’eau peu profonde. Côté réparabilité, il obtient une excellente note de 8,1/10. Cependant, lorsqu’on consulte le détail du rapport officiel, quelques points ressortent.

La sous-note “facilité de démontage” pour les pièces de la liste 2 (celles qui cassent le plus souvent) atteint 8,3/10, ce qui est très satisfaisant. En revanche, la note attribuée aux outils nécessaires pour ces opérations est limitée à 5/10, ce qui signifie qu’il pourrait être difficile de se les procurer. Bonne nouvelle en revanche : les pièces de cette même liste 2 bénéficient d’une disponibilité maximale, notée 10/10 ; leur remplacement pourra donc être assuré pendant de longues années, et à un coût raisonnable comparé au prix du neuf.

© Ministère de la transition écologique

Le principal point faible concerne cependant les pièces de la liste 1, essentielles au bon fonctionnement de l’appareil : leur disponibilité est notée 0/10. Autrement dit, ces composants sont totalement négligés par le constructeur. En cas de panne ou de casse, certaines parties du téléphone ne pourront probablement pas être remplacées.

Le Magic7 Pro affiche la même note globale de réparabilité, mais mérite qu’on s’attarde sur les détails. Il est facile à démonter, sans outils spécifiques, mais la disponibilité des pièces laisse à désirer : les éléments des listes 1 et 2 obtiennent respectivement 7,5/10 et 4,5/10. Les pièces de la liste 2 sont les plus exposées aux pannes, il aurait donc été préférable que ces notes soient inversées... Cela dit, le coût du remplacement reste abordable par rapport au prix du téléphone neuf. Notez que l'appareil jouit aussi d'une double certification d'étanchéité IP68 et IP69 (résistance aux jets haute pression et haute température).

© Ministère de la transition écologique

Mais la différence entre les deux se fait surtout en matière de suivi logiciel. Chez Xiaomi, vous aurez 4 ans de mises à jour Android et 6 ans de patchs de sécurité. Honor assure un meilleur suivi avec 7 ans pour tous les types de mises à jour.

Petit avantage à Honor, mais qui compte malgré tout. Xiaomi 15 Ultra (3 - 1) Honor Magic7 Pro.

Rapport qualité/prix : Honor plus accessible

Le Xiaomi 15 Ultra est très cher : 1 503 € pour 512 Go de stockage et 1 603 € pour 1 To. Si la fiche technique impressionne, ce tarif reste rédhibitoire pour beaucoup.

À l’inverse, Honor propose un Magic7 Pro à 999 € pour 512 Go. Moins performant sur certains critères, il n’en reste pas moins une excellente proposition, surtout au vu de ses performances, de son autonomie et de sa polyvalence photo. Le rapport qualité-prix est donc nettement à l’avantage d’Honor.

Le Magic7 Pro gagne la bataille du qualité-prix grâce à son tarif bien plus attractif. Xiaomi 15 Ultra (3 - 2) Honor Magic7 Pro.

Verdict

Avec un score de 3 à 2, le Xiaomi 15 Ultra s’impose face à un Honor Magic7 Pro loin d’être ridicule. Tous deux misent sur une photographie de haut niveau, mais Xiaomi remporte largement sur ce point clé. D'ailleurs, il bat aussi l'iPhone 16 ou bien le Galaxy S25 dans ce domaine, le 15 Ultra est en effet le meilleur photophone que nous ayons jamais testé. Néanmoins, le Magic7 Pro demeure un choix pertinent, ses performances sont à la hauteur, son design est aussi réussi et il sera peut-être plus durable que son concurrent pour un prix nettement inférieur. C'est loin d'être anecdotique. À vous de voir maintenant selon vos priorités.

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