
Les investisseurs et spécialistes des cryptomonnaies sont-ils devenus la nouvelle cible du grand banditisme ? Mi-janvier, David Balland, le cofondateur de Ledger, a été kidnappé et séquestré pendant plus de 24 heures avant d’être libéré. Les ravisseurs réclamaient une rançon en cryptomonnaie pour le libérer. Début mai, le père d’un entrepreneur était également séquestré, avant la tentative d’enlèvement impressionnante qui a eu lieu mardi 13 mai en plein Paris. En plein cœur du XIe arrondissement, trois hommes cagoulés ont agressé une jeune femme avant que des riverains, notamment un avec un extincteur, n’interviennent pour la secourir et fassent fuir les malfaiteurs.
Cette femme est la fille d’un investisseur en bitcoins qui a réagi pour la première fois ce vendredi au micro de BFMTV. Pierre Noizat, président et cofondateur de la plateforme de cryptomonnaies Paymium, n’est guère étonné par la tournure des événements depuis le début de l’année : «Ça fait quinze ans qu'on est conscient des risques», a-t-il déclaré sur BFMTV, se disant «tout sauf terrorisé et serein», mais «pas inconscient des risques». Toutefois, il assure n’avoir vu «aucun signe avant-coureur».
Pierre Noizat redoute «le laxisme de la justice»
Pierre Noizat, qui doit être reçu ce vendredi par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a rejeté la faute sur les politiques à qui il reproche une «opération de communication». «On a des politiques qui jouent le jeu de l'inaction», a-t-il déploré. La Brigade de répression du banditisme (BRB) s’est saisie de l’enquête, mais le patron émet déjà des doutes sur les suites de l’affaire, redoutant «le laxisme» de la justice et notamment du syndicat de la magistrature.
Il a dit sur BFMTV avoir «pas mal d’inquiétudes sur quel juge va traiter le cas de ces individus», redoutant qu’ils ne se retrouvent avec «un bracelet électronique» en pouvant «jouer à la PlayStation depuis chez eux». Alors qu’Eric Larchevêque (cofondateur de Ledger) a dénoncé une «mexicanisation de la France», pour Pierre Noizat, «on est en plein dedans».
Le patron rend hommage aux voisins venus aider sa fille
Dans le même temps, le patron de Paymium a salué le courage de son gendre qualifié d’«héroïque» et sa «résilience» malgré ses quelques points de suture. Il a également fait preuve d’une grande reconnaissance pour les voisins qui sont venus en aide à sa fille et son gendre, en particulier celui qui s’est interposé avec un extincteur.
«Je lui dis merci et bravo pour son courage. Il a été exemplaire, surtout quand on sait le risque qu'il a pris, il a fait ça avec ses tripes, c'est tout à fait remarquable», a-t-il témoigné sur BFMTV. Concernant sa fille, «très forte», elle va «aussi bien que possible», a-t-il confirmé.


















