Un mode opératoire glaçant. Depuis plusieurs mois, des affaires en série révèlent l’existence d’un réseau criminel structuré, spécialisé dans l’enlèvement d’entrepreneurs liés aux cryptomonnaies. Ces «cryptorapts», mélange de violences physiques, de demandes de rançons et d'échanges via messageries chiffrées, mobilisent massivement les forces de l’ordre. Dernier épisode en date : un Suisse, en déplacement à Valence, a été séquestré, selon Le Parisien.

Ses proches ont reçu des vidéos d’intimidation et une rançon a été exigée. Les autorités helvétiques ont aussitôt alerté la gendarmerie française. Plus d’une centaine de gendarmes, dont des agents du GIGN, ont été mobilisés, indique le journal. Après 48 heures de captivité et de violences, la victime a été libérée. Sept jeunes suspects, recrutés via les réseaux sociaux, ont été arrêtés. Le parquet de Lyon a requis leur placement en détention provisoire.

Une organisation hiérarchisée

Au mois de mai, deux autres affaires avaient déjà secoué les services d’enquête. À Paris, la fille de Pierre Noizat, fondateur de Paymium, échappait de peu à un enlèvement. Quelques jours plus tard, à Nantes, nos confrères révélaient qu'un entrepreneur crypto était devenu à son tour une cible. Cette fois, la BRB et la BRI, déjà en embuscade, ont interpellé dix suspects au petit matin. Une opération minutieusement préparée, qui a conforté les enquêteurs dans leur certitude d’avoir affaire à une équipe spécialisée.

L’enquête a mis au jour une organisation mafieuse. À sa tête, le chef présumé Ismaela F., 23 ans, alias «Maya l’Abeille», soupçonné d’avoir dirigé les commandos. Un autre suspect, Rayan B., 19 ans, aurait servi d’intermédiaire avec un mystérieux donneur d’ordres surnommé «Main Fuhrer». Ces affaires rappellent un précédent marquant : en janvier, David Balland, cofondateur de Ledger, avait été séquestré avec sa compagne dans le Cher. Libéré par le GIGN après deux jours, l’entrepreneur était ressorti mutilé.