Mauvaise nouvelle pour le porte-monnaie des parents d’adolescents. L’annexe du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté mardi 14 octobre par le Premier ministre Sébastien Lecornu en Conseil des ministres et au Parlement, prévoit de relever progressivement l’âge de majoration des allocations familiales de 14 ans jusqu’à 18 ans. Selon le dossier presse que Capital a pu consulter, cette mesure se matérialisera par une «mesure réglementaire», qui sera appliquée «à partir du 1er mars 2026».

Les familles ayant au moins deux enfants à charge peuvent bénéficier des allocations familiales. Actuellement, une majoration est appliquée lorsque l'enfant atteint l'âge de 14 ans. Entre avril 2025 et mars 2026, le montant de la majoration pour les enfants de 14 ans et plus est compris entre 18,88 et 75,53 euros, en fonction de la tranche où se situe la famille. Dans une famille comptant deux enfants, la majoration ne s’applique qu’au deuxième. Ce projet de réforme, encore soumis à l’examen des parlementaires, vise donc à changer le paramètre de l’âge requis pour bénéficier de cette majoration. Toutefois, ce changement progressif concerne seulement les futurs bénéficiaires. Les adolescents qui profitent déjà de cette majoration ne seront pas concernés.

Une mesure d’économie, mais pour quel résultat ?

Des dépenses publiques revues à la baisse. Selon le dossier presse du budget de la Sécurité sociale, cette mesure s’inscrit dans «un objectif d’efficience des dépenses de la branche famille». Plus précisément, cette réforme vise à «financer la montée en charge du congé supplémentaire de naissance dans les années à venir». Un ajustement budgétaire, en somme. Pour le gouvernement, le décalage de l’âge requis pour profiter de la majoration des allocations familiales permettrait d’économiser plus de 200 millions d’euros dès 2026. Cette montée en charge progressive est prévue jusqu’en 2029.

Une mesure pas appréciée par tout le monde. Par un communiqué de presse, l’association Familles de France se dresse contre le décalage de l’âge de majoration des allocations familiales. Le principal grief invoqué : le gouvernement ne prendrait pas en compte le coût réel d’un adolescent pour une famille. Pour Mireille Lachaud, responsable du pôle politique familiale de l’association, «un adolescent coûte plus cher qu’un enfant plus jeune», avant de surenchérir : «il faudrait, au niveau des adolescents, des allocations plus importantes».