C’est la rentrée des classes et la Touraine a le moral dans les espadrilles. En 2018, le mouvement des Gilets jaunes avait déjà fait un tabac dans cette belle région. Trois ans plus tard, à peine revenus de vacances, beaucoup de ses habitants ont à nouveau tiqué face aux chiffres affolés de la pompe à essence : 1,58 euro en moyenne le litre de sans-plomb 95, 1,43 pour le diesel, plus de 15% de hausse en un an ! Du coup, derrière le pare-brise de nombreuses voitures, la chasuble fluo a fait sa réapparition, en étendard d’une possible prochaine révolte. «Entre les hausses du carburant, de l’électricité, du gaz, des timbres-poste et de beaucoup d’autres choses, les gens s’inquiètent de plus en plus pour leurs fins de mois», observe Marie-Claude Fourrier, coprésidente de l’antenne Indre-et-Loire de l’association de consommateurs CLCV. Comme ses homologues des autres régions, elle a passé son mois de septembre à recueillir les plaintes des familles, l’oreille scotchée au combiné. Car partout, les voyants du pouvoir d’achat sont en train de virer au rouge.

Nom d’un louis d’or, l’inflation serait-elle en train de se réveiller ? Après vingt-cinq années de sommeil profond, on avait presque fini par oublier l’existence de cette compagne ravageuse. Vous faut-il un petit rappel ? Pendant des décennies, elle a pourri la vie des consommateurs, renforcé les inégalités, mis les syndicats aux cent coups, dévalorisé les monnaies, rendu la vie difficile aux entreprises et même ruiné des populations entières lorsque son taux s’envolait au-delà de toute limite.

On n’en est certes pas encore là, mais, depuis quelques mois, la sournoise a fait sa réapparition, et elle vole de record en record. En juillet dernier, les prix ont dérapé en moyenne de 4,2% sur un an dans les 38 pays de l’OCDE (les nations les plus riches), du jamais-vu depuis 1997. Et, aux Etats-Unis, la hausse a même atteint 5,4%. Du coup, experts, ministres des Finances et banquiers centraux ne parlent plus que de ça. S’agit-il d’un feu de paille ou de l’amorce d’une tendance durable ? Et, dans la seconde hypothèse, est-il encore temps d’inverser le cours des choses ?

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