Retards et annulations de vols constituent les scénarios catastrophes pour de nombreux voyageurs. Flightright a mis à jour son classement des compagnies aériennes les plus affectées par ces perturbations aériennes sur l’année 2025. Spécialisée dans l’indemnisation des passagers victimes de ces imprévus, cette société a notamment établi le Top 10 des compagnies les moins ponctuelles. Elle a comparé celles avec le plus grand nombre de trajets au départ de l'Europe, en prenant en compte les retards de plus de 15 minutes. Des retards qui se comptent à la pelle.

A la première place de ce classement, on retrouve la compagnie aérienne TAP Portugal, avec près d'un vol sur deux qui a enregistré un retard en 2025 (47%). La compagnie portugaise était déjà arrivée première de cette évaluation en 2024, avec 32% de vols retardés. Deuxième, EasyJet avec 43% de liaisons retardées. Un taux qui s'est passablement dégradé en 2025 : il était inférieur à 30% l'année précédente. A la troisième place, on retrouve Ryanair, qui a, en 2025, connu des retards sur 4 vols sur 10 en moyenne. Pour cette compagnie aussi, c'est la dégringolade : elle était 14e l’année dernière, avec un taux de retard largement inférieur à 20%.

Air France se classe 5e du classement, avec environ 37% de vols retardés (contre seulement 23,5% en 2024). Le meilleur élève de ce top 10 ? Vueling, la compagnie espagnole qui n'a enregistré des retards que sur 1 vol sur 5 en moyenne.

Retards importants : le nombre élevé de rotations d'avions en cause

«Ces niveaux de retard, avec des taux à plus de 40% des vols opérés chez certaines compagnies low-cost comme easyJet ou Ryanair, restent trop importants», estime Imane El Bouanani, directrice juridique de Flightright, contactée par Capital. «Dans le modèle économique de ces compagnies, avec un nombre élevé de rotations d’avion chaque jour (jusqu’à 12 heures de vol par tranche de 24 heures, NDLR), un petit grain de sable sur le premier vol peut entraîner une annulation du dernier vol en fin de journée», a-t-elle poursuivi.

Et ces imprévus peuvent leur coûter cher : une minute de retard représente environ un coût de perte d’exploitation de 100 euros pour la compagnie aérienne.

Des annulations de vols en baisse par rapport à l’année dernière

Bonne nouvelle en revanche du côté des annulations de vols. Il y en a eu moins en 2025 qu'en 2024, reconnaît Flightright, notamment grâce à moins de mouvements sociaux (malgré quelques grèves du contrôle aérien français, NDLR). C'est KLM qui enregistre le plus fort taux d'annulations cette année, avec 2,30% de l’ensemble des vols effectués. Un taux pourtant nettement meilleur que le 3,8% qu'elle affichait l’année dernière. Air France, elle, obtient la 2e place de ce classement avec un taux d’annulation de 1,40%, même si elle a également fait bien mieux que l'année précédente (3% de vols annulés en 2024). A la troisième place, on retrouve British Airways, dont la proportion de vols annulés est évaluée à 1,19%. Un résultat en net progrès par rapport à l’année 2024, pendant laquelle la compagnie britannique avait enregistré plus de 6% de vols annulés. Meilleur élève du classement : Ryanair avec 0,23% de liaisons annulées.

Ces dysfonctionnements représentent un coût important pour les compagnies aériennes : un vol annulé fait perdre 17 000 euros à la compagnie concernée.

Une indemnisation possible en cas de retard ou d’annulation de vols

En cas de retard ou d’annulation d’un vol, les passagers peuvent demander à se faire indemniser. Le montant de cette indemnisation dépend de la distance du vol :

  • 250 euros pour un vol de moins de 1 500 km ;
  • 400 euros pour un vol de 1500 à 3500 km ;
  • 600 euros pour les vols de plus de 3 500 km.

Concernant l’indemnisation des retards, «les compagnies ne sont tenues de vous indemniser qu’à partir de 3 heures de retard», toujours selon Flightright. «D’ailleurs une réforme de cette directive est toujours en discussion entre la Commission européenne, le Parlement européen et les pays membres. Et en l’état actuel des négociations, les passagers ne seront pas gagnants de la réforme car les compagnies veulent décaler le seuil d’indemnisation à 4 heures de retard.» Les consommateurs ne devraient donc pas, malheureusement, gagner au change.