
Une obligation d’installer un nouveau rétroviseur sur les camping-cars ? De posséder un extincteur à bord ? Ou encore la verbalisation de 118 véhicules en une seule nuit dans une commune de l’Aude ? Derrière ces titres sensationnalistes, largement partagés en ligne, se cache une réalité plus inquiétante : il s’agit de fausses informations générées par des intelligences artificielles, comme le rapporte TF1. Sur ces faux sites de médias, on retrouve souvent des articles alarmistes sur des sujets du quotidien, comme l’automobile ou la législation locale.
Le ton est toujours le même : urgent, officiel, choc, afin de susciter la curiosité des internautes et de les inciter à cliquer. «La nouvelle est tombée», «C’est désormais obligatoire», répètent ces textes souvent mal rédigés, au vocabulaire redondant. Aucun journaliste identifiable, aucune source fiable, et pour cause : tout est faux, et tout est créé par une intelligence artificielle. Même des personnalités politiques tombent dans le panneau. L’avocat et ancien député Gilbert Collard a ainsi partagé sur ses réseaux sociaux une fausse information concernant une prétendue loi imposant de tailler sa haie avant le 26 juin.
2 millions d’euros en trois mois
Derrière cette désinformation de masse se cache un business bien rodé. Interrogé par nos confrères, le journaliste d’investigation Jean-Marc Manach a identifié plus de 4 000 faux sites créés par des IA, «dont plus de 150 qui sont recommandés par l’algorithme Google qui s’appelle Discover». «A partir du moment où vous avez un article sur Discover, c’est des dizaines de milliers, des centaines de milliers de pages vues et donc ça se compte en dizaines de milliers d’euros de revenus publicitaires par jour», explique-t-il.
Ces faux médias sont souvent créés par des spécialistes du référencement sur internet, qui exploitent les failles de Google. Certains se vantent d’avoir généré jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires… en trois mois seulement.
De son côté, Google assure «identifier 99% des contenus trompeurs ou de faible qualité et les exclure de ses résultats». Cette chasse aux faux sites s’avère toutefois sans fin et imparfaite, tant le phénomène prend de l’ampleur. «Mais quand un est repéré, trois nouveaux titres sont créés», estime le journaliste Jean-Marc Manach.


















