Blue Origin vient de franchir une étape décisive dans la course à l’espace. Ce jeudi 13 novembre, la société fondée par Jeff Bezos a réussi pour la première fois à récupérer le propulseur de sa grande fusée New Glenn en le faisant atterrir de manière contrôlée sur une barge en mer : une prouesse technologique qui rapproche l’entreprise de son rival SpaceX, rapporte BFMTV. «Jour historique pour Blue Origin», a salué Ariane Cornell, vice-présidente de l’entreprise, après l’atterrissage contrôlé du propulseur, lancé depuis Cap Canaveral en Floride. L’exploit a été applaudi jusque chez le concurrent : plusieurs employés de SpaceX ont félicité Blue Origin sur X.

Cette réussite pourrait permettre à Jeff Bezos de réduire l’écart avec Elon Musk en accélérant le rythme des lancements et en abaissant les coûts. Pour ce vol, New Glenn transportait Escapade, deux petites sondes scientifiques de la Nasa destinées à étudier l’environnement de Mars. Elles se placeront d’abord en orbite terrestre avant de s’élancer vers la planète rouge en 2027.

Une «deuxième course à l’espace»

«Si Blue Origin mène à bien cette mission, cela donnera confiance à la Nasa», estimait récemment George Nield, spécialiste du secteur spatial. Avec la récupération réussie du propulseur de New Glenn, Blue Origin prouve qu’elle peut désormais se mesurer à SpaceX. Jeff Bezos signe ainsi un retour en force qui pourrait bien relancer sa place dans la compétition spatiale.

Cet exploit intervient dans un contexte de pression accrue sur la Nasa, poussée par l’administration Trump à accélérer le programme Artémis pour conserver son avance face à la Chine, déterminée elle aussi à atteindre la Lune. Sean Duffy, administrateur par intérim de la Nasa, est même allé jusqu’à évoquer une «deuxième course à l’espace» entre Washington et Pékin, la Chine visant elle aussi un alunissage d’ici 2030, rappelant la rivalité Etats-Unis–Union soviétique durant la Guerre froide.