
C’est un tournant dans l’histoire du transport public en Île-de-France. Île-de-France Mobilités (IDFM) a annoncé ce mardi 25 mars les opérateurs «pressentis» pour trois lots majeurs, jusqu’ici assurés par la RATP, rapporte Le Parisien le 26 mars. Résultat : Transdev, le groupe italien ATM et RATP Cap Île-de-France se partageront ces contrats à partir de 2026.
Le lot Ourcq (n°44), soit 19 lignes et 380 bus, revient à Transdev, déjà présent dans plusieurs zones de grande couronne. Le groupe franco-allemand renouvelle aussi son contrat sur le lot Vexin. Le lot Massy-Juvisy (n°36), bien que toujours sous pavillon RATP, est transféré à sa filiale RATP Cap IDF. Enfin, le lot Croix du Sud (n°40) marque l’arrivée remarquée d’un acteur étranger : ATM (Azienda Trasporti Milanesi), opérateur public des transports milanais, qui exploitera 19 lignes dans les Hauts-de-Seine, avec 220 bus et 750 salariés concernés. C’est une première percée sur le marché français pour ATM, déjà actif à Copenhague et Thessalonique.
La gauche très critique du choix d'IDFM
«Je suis évidemment très déçu», a reconnu auprès du Parisien Jean Castex, PDG de la RATP, dans un message adressé aux salariés. Les syndicats, notamment FO, dénoncent un «démantèlement» du réseau au profit d’acteurs privés étrangers. Plusieurs élus de gauche critiquent une promesse non tenue de Valérie Pécresse, qui s’était engagée à réserver ces marchés à des opérateurs français. La France insoumise fustige, elle, le choix politique d’écarter une régie publique déjà compétente. Du côté des usagers, Marc Pélissier, président de l’AUT-IDF, alerte sur les risques de perturbation, rappelant «des couacs lors des précédentes transitions» en grande couronne, et appelle à une vigilance accrue en zone dense.
Face aux critiques, IDFM garantit que les 15 000 machinistes concernés conserveront leurs conditions sociales et de travail, avec des règles précises pour limiter les mobilités géographiques. Une phase de transition est prévue pour éviter toute dégradation du service. D’ici la fin de l’année, sept lots restent à attribuer, dont Lagny, Belliard, Point du Jour et Aubervilliers, considérés comme les bastions stratégiques de la RATP.


















