Bus gratuits à Paris : Valérie Pécresse raille la proposition de David Belliard

A six mois des municipales, les propositions vont bon train parmi les différents candidats. Et peut-être encore plus à Paris où le match risque d’être serré entre la droite, les Ecologistes ou les communistes. Après avoir proposé d’étendre l’encadrement des loyers, puis de bannir les SUV des rues de la capitale, David Belliard a annoncé vouloir rendre gratuits les bus circulant dans Paris intra-muros. Celui qui était adjoint aux mobilités d’Anne Hidalgo a publié une vidéo sur X où il demande : «Et si le bus était gratuit et rapide ?»

«Imagine ce bus-là, je ne l’attends pas vingt minutes et en plus, il est gratuit», se met-il en scène dans un bus parisien, vide. «Pas du tout un rêve», selon lui, mais une proposition qu’il mettra en place s’il est élu. Il ajoute un peu plus loin dans sa vidéo : «90 balles pour le passe Navigo, voulu par Valérie Pécresse, c’est trop et c’est insupportable.» L’élu attaque donc la présidente du conseil régional d’Ile-de-France, également directrice d’Ile-de-France Mobilités (IDFM).

«L’échec total du plan de circulation», estime la présidente d’IDFM

Comme il l’expliquait au Parisien jeudi 4 décembre, David Belliard veut mettre en place un passe à retirer en mairie d’arrondissement sur justificatif de domicile, et valable uniquement pour les bus. Une mesure évaluée entre 30 et 40 millions d’euros, qu’il compte financer en proposant une convention avec l’exploitant. S’il s’agit pour lui d’une «mesure sociale et démocratique», Valérie Pécresse n’a pas tardé à lui répondre. A la tête d’IDFM, c’est elle qui gère les 62 lignes de la capitale.

Invitée de l’émission Dimanche en politique, qui sera diffusée ce dimanche 7 décembre sur France 3 Paris-Ile-de-France, la présidente de la Région déplore «un écran de fumée pour masquer l’échec total du plan de circulation de Paris qui a été mis en place par la gauche». Outre le coût d’une telle mesure, Valérie Pécresse raille des promesses intenables, notamment celle de rendre le bus plus rapide. Elle déplore des «bus bloqués dans des embouteillages, avec une vitesse qui ne dépasse pas les 9 km/h» dans la capitale.

Les Parisiens «boudent le bus», selon Valérie Pécresse

Pire, selon elle, «les Parisiens boudent les bus, la fréquentation a baissé drastiquement» et surtout, «quand on va plus vite à pied, on ne monte pas dans le bus», fustige-t-elle. Concernant son coût, elle conteste les chiffres avancés par le candidat écologiste et évoque plutôt une somme de «120 millions d’euros», tout simplement parce que de nombreux Parisiens n’achèteraient plus leur passe Navigo. Les Ecologistes, qui veulent créer 40 kilomètres de voies de bus supplémentaires, souhaitent notamment prioriser les dix lignes les plus utilisées.