Les bambins girondins iront-ils encore au solfège en septembre ? A l’automne, la communauté de communes du Sud-Gironde validait la fermeture de l’école de musique pour la rentrée prochaine. Les finances contraintes par l’inflation et le départ d’Airbus, qui allait émietter un bon morceau du gâteau fiscal, justifiaient apparemment ce coup de rabot. «Devons-nous nous résoudre à accepter que des services à la population pourtant importants (petite enfance, centres de loisirs, école de musique, offre culturelle, services de maintien à domicile) diminuent et que certains fermeront sans votre aide sur l’année 2023 ?», écrivait dans un courrier son président, Jérôme Guillem, à Emmanuel Macron quelques mois plus tôt. Sortez les violons!

Fort heureusement, l’intercommunalité a finalement évité le pire. Selon son rapport d’orientation budgétaire présenté le 13 février, les finances de la collectivité ont même enregistré un excédent record. Mais pas de quoi faire revenir les petits musiciens dans le giron intercommunal. «La fermeture de notre école en régie (le service n’est plus géré directement par la collectivité, NDLR) découle du constat de son coût trop élevé», répond ainsi la communauté de communes. Or la vigilance reste de mise «dans un contexte de fortes augmentations de coûts»… «Même avec ces excédents, la communauté de communes doit se défaire de certaines politiques publiques», atteste la sénatrice de la circonscription Laurence Harribey, qui a alerté dans une question au gouvernement sur la situation «sans précédent» des communes et intercommunalités du coin.

Voilà des mois que nos élus, et pas seulement les Girondins, ont le cafard à cause de l’inflation. Avec l’explosion des prix de l’énergie, qui a mis leur budget à la peine, ils en sont réduits, nous disent-ils, à des choix cornéliens. Ici, la piscine qui gèle; là, la cantine qui flambe… et, en fin de course, les parents qui trinquent! Autant de sujets qui animent les débats locaux, alors que les collectivités doivent voter leur budget pour 2023 d’ici au 15 avril. 

Dans un sondage réalisé par l’Ifop à l’occasion du Congrès des maires, en novembre, 90% des édiles se disaient inquiets de l’impact de leurs factures énergétiques sur leur budget de fonctionnement. Presque la moitié (45%) d’entre eux avaient déjà réduit, ou ambitionnaient de réduire la voilure des services municipaux, qui vont de l’état civil, à l’entretien des pelouses, en passant par les écoles, les équipements sportifs, culturels. Et un sur deux indiquait ne pas vouloir se représenter à l’issue de son mandat…

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