Est-ce cela la solution miracle ? Dans la lande islandaise, à une trentaine de kilomètres de la capitale Reykjavik, la première usine de captage de CO2 dans l’atmosphère a commencé à fonctionner en décembre dernier. Le gaz «climaticide» y est prélevé dans l’air ambiant par des aspirateurs géants munis de filtres ; il est ensuite mélangé à de l’eau, comme dans une bouteille de Badoit, puis injecté à 1 kilomètre de profondeur, dans les couches basaltiques poreuses de l’île volcanique, où il se transformera en pierre pour l’éternité.

Radical pour nous débarrasser du dioxyde de carbone qui fait tant de ravages sur la planète ? Hélas non, car cette technologie révolutionnaire, conçue par la société suisse Climeworks, présente trois inconvénients majeurs. D’abord, elle consomme une énergie considérable, ne serait-ce que parce qu’elle impose de porter le gaz carbonique à de hautes températures. Ensuite, elle est atrocement chère, puisqu’elle nous met la tonne de CO2 enfouie (l’équivalent de ce que rejette une voiture pendant un an) à 1.000 euros, quasiment le prix du caviar.

Enfin, et c’est cela le plus grave, son rendement est lilliputien. A plein régime, la nouvelle unité, qui a coûté plusieurs dizaines de millions d’euros, sera capable de neutraliser en tout et pour tout 4.000 tonnes de CO2 par an, l’équivalent des émissions de 250 ménages américains. Pour évacuer la totalité des gaz à effet de serre que nous rejetons chaque année, il faudrait donc en construire… 10 millions d’autres.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement