Allo, quoi ? En juillet dernier, le château de Chantilly (Oise), l’un des joyaux du patrimoine français, a accueilli un événement inattendu pour ce lieu chargé de culture : le mariage très people de la starlette de téléréalité Nabilla… Pas sûr que le duc d’Aumale Henri d’Orléans, fils de Louis-Philippe, dernier roi des Français, aurait apprécié. En 1886, il avait légué sa vaste propriété à l’Institut de France, avec pour mission de l’ouvrir au public et de faire découvrir ses splendides collections de livres précieux, de tableaux et d’objets d’art. Mais aujourd’hui, faute de subsides pour assurer l’entretien du domaine, l’Institut en est réduit à multiplier les opérations en tout genre pour faire rentrer l’argent. "Il a délaissé le site pendant des années, sans stratégie culturelle ni scientifique pour le faire vivre. A la place s’est installée une vision commerciale à la petite semaine", déplore Didier Selles, l’ex-administrateur général du domaine, qui a claqué la porte l’été dernier, quinze jours seulement après sa prise de fonction…

Mais que se passe-t-il au 23, quai de Conti, sous le dôme prestigieux de l’Institut de France, dans le VIe arrondissement de Paris ? Fondée en 1795 pour rassembler la fine fleur de la nation dans les domaines scientifiques, de la littérature et des arts au sein de cinq académies (dont la plus connue est l’Académie française), cette institution de 470 membres, aussi chargée de conseiller les pouvoirs publics, prend l’eau de toute part. C’est du moins l’avis de la Cour des comptes, dont un rapport de juillet dernier alerte sur "l’impasse de financement" qui la menace. Fâcheux.

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