«Quand on a trop d’ancienneté chez France Travail, il peut être difficile de partir. On se déqualifie en restant là et les recruteurs n’ont plus envie de nous embaucher.» Ce constat amer, Liam*, conseiller depuis 25 ans au sein de l’opérateur public pour l’emploi, est loin d’être le seul à le faire. Nombreux sont les agents France Travail à ne pas quitter l’institution, malgré des conditions de travail dégradées et le sentiment de ne plus pouvoir rendre le service qu’ils voudraient.

Complètement désabusés, certains conseillers ont tout de même décidé de sauter le pas et de quitter France Travail, que ce soit au bout de quelques mois seulement ou après plusieurs années passées au sein de l’institution. C’est le cas de Louna*, qui a rejoint l’ex-Pôle emploi en tant que conseillère pour les entreprises début 2022 et qui a démissionné le mois dernier, éreintée par la pression du chiffre. «Il y avait un tel écart entre ce que la direction nous demandait et ce qui était réellement faisable ! Pour moi, c’est du trucage de chiffres», dénonce-t-elle, avant d’illustrer son propos. «Normalement, une offre transmise par une entreprise doit être pourvue en 30 jours. C’est un objectif fixé, peu importe l’offre», décrit l’ancienne conseillère France Travail.

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