Ce vendredi 16 décembre 2022, pendant un long moment, Biggie Smalls était le seul artiste sur scène. Lui et son costume en velours rouge étaient sous le feu des projecteurs. Puis, il a commencé à rapper les paroles de son titre "Mo Money Mo Problems", en remuant ses baskets orange au rythme de la chanson, sous les acclamations pré-enregistrées du public.

Je comprends votre incompréhension à la lecture de ces lignes. En effet, Biggie Smalls est mort en 1997. Il a été tué par balle alors qu'il n'avait que 24 ans, laissant derrière lui un héritage culturel et musical hors du commun. Encore aujourd'hui, il est perçu comme l'un des plus grands rappeurs de tous les temps. Biggie Smalls ou The Notorious Big - Christopher Wallace, de son vrai nom - était pourtant en pleine forme ce vendredi 16 décembre 2022 : son avatar sur la plateforme de métavers de Meta, baptisée Horizon Worlds, a fait le show en chantant et en dansant au rythme de la musique.

L'avatar hyper-réaliste de Biggie Smalls n'est pas seulement un exploit technique impressionnant. Il s'agit également d'un test crucial qui donne quelques éléments de réponse aux questions auxquelles nous devrons bientôt répondre si les plateformes de métavers gagnent en popularité : les gens sont-ils prêts à payer pour voir l'avatar d'un artiste décédé se produire sur scène ? Cette activité est-elle éthique ?

Il y a dix ans, Tupac ressuscitait à Coachella

Biggie Smalls n'est pas le premier artiste mort à avoir été ramené à la vie grâce à la technologie. Depuis longtemps, les hologrammes sont un moyen controversé mais populaire de ramener des musiciens décédés d'entre les morts : Buddy Holly, Whitney Houston, Michael Jackson et Amy Winehouse ont tous été transformés en hologrammes lors de concerts organisés après leur mort. L'un des spectacles de ce genre les plus remarqué est sans doute celui de Tupac Shakur. Le rival de Biggie Smalls, décédé en 1996, s'est "produit" sur scène à Coachella en 2012.

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