Le 10 octobre dernier, Grand Frais avait annoncé acquérir une trentaine de magasins de l’enseigne GiFi, dans le cadre de sa stratégie d’expansion. Une étape décisive, confirmée par un communiqué de la marque publié mercredi 15 octobre, relayé par LSA, qui évoque un projet «de développement ciblé» pour la marque Grand Frais, alors que GiFi parle d’une démarche de «consolidation et de valorisation». Cette opération peut sembler surprenante, puisqu’elle regroupe deux marques très différentes, l’une spécialisée dans les produits frais et l’autre dans l’équipement de la maison.

Pour Grand Frais, ce rachat se déroulera dans le cadre d’une stratégie de croissance externe de grande envergure. En général, l’enseigne a l’habitude d’ouvrir une vingtaine de magasins par an «ex nihilo». Mais désormais, elle veut accélérer sa couverture du territoire français. Pour le moment, les magasins GiFi concernés ont des coques d’environ 2 000 mètres carrés dont 1 000 mètres carrés de surface de vente, une réserve de la même surface, et un grand parking. Un agencement semblable à celui des magasins Grand Frais. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que Grand Frais s’intéresse à des enseignes non alimentaires, puisque l’enseigne a déjà repris des emplacements d’enseignes comme Conforama ou Lapeyre.

Un projet clé pour les deux enseignes

Selon ce même communiqué, ce rachat devrait être effectif courant 2026, à la condition que les procédures réglementaires et de consultations soient achevées. Pour faire face à la reprise de ces magasins, Grand Frais propose aux salariés concernés un poste avec reprise de leur ancienneté, pour limiter la perte d'emploi. Pour le moment, le nombre précis de magasins repris et le calendrier n’ont pas encore été communiqués.

Pour GiFi, ces reprises de magasins interviennent dans un contexte de redressement, qui a débuté début 2025. Le groupe, au chiffre d'affaires d’1,3 milliard d’euros, de plus de 600 magasins et 6 000 collaborateurs, tente de stabiliser sa situation financière, qui connaît de fortes tensions, puisqu’il a échappé à une vente en janvier 2025. Depuis, il a renégocié sa dette et ouvert son capital à plus de 40 %. Son fondateur, lui, a remis 270 millions d’euros dans l’enseigne, via sa holding GPG. Depuis le 1er septembre, la direction des opérations du groupe a été confiée à Christophe Mistou, nommé président du directoire.