
Elon Musk veut concurrencer Wikipédia. Le patron de Tesla et de SpaceX a dévoilé ce lundi 27 octobre Grokipedia, une encyclopédie en ligne développée par son entreprise xAI. Initialement attendu fin septembre, son lancement avait été repoussé, le milliardaire invoquant la nécessité d’effectuer «un travail supplémentaire pour purger la propagande», rapporte Le Monde.
1. Qu’est-ce que c’est ?
Mise en ligne ce lundi, Grokipedia est la dernière création de xAI, la société d’Elon Musk. La version actuelle, estampillée 0.1, propose déjà plus de 885 000 définitions, contre plus de sept millions pour Wikipédia en anglais. L’entrepreneur américain d’origine sud-africaine promet déjà une version 1.0 «dix fois meilleure», tout en jugeant la version actuelle déjà «meilleure que Wikipédia à [son] avis». A l’instar de plusieurs responsables républicains, Elon Musk s’en prend régulièrement à Wikipédia, qu’il accuse depuis plusieurs années de partialité idéologique. En 2024, il avait taxé le site d’être «contrôlé par des activistes d’extrême gauche» et appelé les internautes à ne plus faire de don à la plateforme.
2. Comment ça marche ?
Contrairement à Wikipédia, fondée sur les contributions de milliers de bénévoles, Grokipedia repose entièrement sur l’intelligence artificielle développée par xAI. Son contenu est généré par Grok, l’assistant d’IA générative d’Elon Musk. Chaque page cite néanmoins plusieurs sources pour étayer ses définitions. L’ambition affichée : proposer des contenus «objectifs», affranchis des biais qu’Elon Musk reproche à Wikipédia. «Le but de Grok et de [Grokipedia] est la vérité, toute la vérité, rien que la vérité», a affirmé l’entrepreneur, ajoutant que le programme informatique de l’encyclopédie était en accès libre (open source). «Tout le monde peut donc l’utiliser pour n’importe quoi gratuitement», a-t-il assuré.
3. Pourquoi ça fait déjà polémique ?
A peine mis en ligne, Grokipedia suscite déjà de vives critiques. Plusieurs observateurs y voient des biais idéologiques flagrants, notamment dans les pages consacrées à Elon Musk lui-même, au mouvement Black Lives Matter ou à l’éditorialiste conservateur Tucker Carlson, où l’on retrouve des formulations proches de celles de la droite conservatrice américaine. Certains, en revanche, saluent cette orientation. L’idéologue ultranationaliste russe Alexandre Douguine a notamment qualifié l’article qui lui est dédié de «neutre», «objectif» et «juste», à l’opposé de celui de Wikipédia, qu’il juge «diffamatoire». Pour ses détracteurs, Grokipedia risque surtout de devenir une caisse de résonance des opinions d’Elon Musk, dissimulée derrière une promesse de neutralité et de transparence.


















