«Cette paix ne peut être une capitulation, ce serait dramatique pour l’Ukraine et les Européens (...). Ce serait l'effondrement de l’ordre international construit depuis 70 ans», a mis en garde Emmanuel Macron mardi 19 août dans la matinée. La veille, le président américain, Donald Trump, a réuni à la Maison blanche son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Après s’être entretenus, les deux chefs d’Etat ont été rejoints par plusieurs leaders européens : le président français, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ou encore le premier ministre du Royaume-Uni, Keir Starmer.

Au terme de cette «très bonne» entrevue selon Donald Trump, le président Ukranien a déclaré être «prêt à une rencontre bilatérale avec Poutine» qui sera suivie par «une rencontre trilatérale», avec le chef d’Etat américain. Sur son réseau, Truth Social, Donald Trump a indiqué avoir «commencé les préparatifs» de cette rencontre. Le lieu «doit encore être déterminé». Le chancelier allemand, Friedrich Merz a précisé que Vladimir Poutine souhaitait rencontrer Volodymyr Zelensky dans un délai de deux semaines. Mardi matin, au micro de TF1, Emmanuel Macron a ajouté qu’après cette réunion trilatérale, les leaders européens réclament une rencontre «multilatérale où les Européens doivent être à la table». Cet entretien pourrait avoir lieu «en Europe». «C’est plus qu’une hypothèse, c’est la volonté collective», a précisé le président qui «plaide pour Genève».

L’Europe prête à travailler sur les garanties de sécurité à l’Ukraine

Quant aux éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l’Ukraine, il s’agit d’une «question que nous laisserons entre moi et Poutine», a précisé le président ukranien. À la sortie de cette réunion, Emmanuel Macron a confirmé que ce point n’avait pas été abordé lors des discussions à la Maison Blanche. «Et pour deux raisons. D’abord, la priorité, c’est les garanties de sécurité et, ensuite, on a dit “c’est ce qui doit être discuté en bilatéral et en trilatéral», a justifié le président français.

Concernant les garanties de sécurité apportées à l’Ukraine après un éventuel accord de paix, «nous avons acté pour la première fois que nous lancions le processus de travail sur les garanties de sécurité», a expliqué Emmanuel Macron. Dès ce mardi «nous réunirons avec le Premier ministre britannique Keir Starmer la coalition des volontaires pour les tenir au courant», a-t-il poursuivi. «Dans la foulée, nous lançons le travail concret avec les Américains, pour voir qui est prêt à faire quoi.»

La veille, après la réunion à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a affirmé que l’une des garanties de sécurité pour l’Ukraine sera une armée ukrainienne assez «robuste» pour empêcher une éventuelle nouvelle attaque de Moscou. «Aussi longtemps qu’il pense qu’il peut gagner par la guerre, il le fera», a mis en garde le président français en parlant de son homologue russe Vladimir Poutine.

Moscou refuse toute garantie de sécurité passant par l'Otan et son mécanisme de défense collective, le célèbre article 5. Pour Emmanuel Macron, la Russie est devenue «durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous». «Si la Russie prenait la responsabilité de revenir provoquer aux confins de l'Europe après un accord de paix, à ce moment-là, il y aurait une réaction», a-t-il prévenu.

L’Union européenne, soutien militaire pour l’Ukraine

Lundi, au cours de la discussion entre les chefs d’Etats américain et ukranien, Kiev a offert de se fournir en armes américaines pour 90 milliards de dollars, a indiqué Volodymyr Zelensky. Le Financial Times évoquant lui un budget de 100 milliards financés par les Européens. Les leaders européens ayant participé à la réunion ont présenté une solidarité diplomatique inédite dans ce nouveau volet de la guerre en Ukraine, à l’image des montants d’aides versés au pays depuis le début du conflit.

Les pays membres de l’Union européenne aux côtés du Royaume-Uni, l’Islande, la Norvège et la Suisse ont apporté 167,4 milliards d’euros à l’Ukraine selon le Kiel Institut, un groupe de réflexion allemand (au 30 juin 2025). En parallèle, les États-Unis ont financé pour un total de 114,6 milliards d’euros (ou 134,23 milliards de dollars). Pour rappel, Donald Trump a suspendu l’aide militaire américaine à l’Ukraine en mars dernier jusqu’à ce que Volodymyr Zelensky montre de la «bonne volonté» pour négocier avec Vladimir Poutine. Quant à L’Europe, elle a promis 90 milliards d’euros supplémentaires à Kiev.