Après avoir fait pression, la grève a été mise à exécution. L’opération sur le chantier du Rubis, cinquième sous-marin nucléaire d’attaque du programme Barracuda, a ainsi dû être retardée en raison d’une grève sur le site Naval Group de Cherbourg, le lundi 19 mai. «Si les directions locale et centrale s’entêtent, les personnels n’auront d’autre choix que de lui faire renoncer à un autre calendrier, celui des jalons», partage le syndicat CGT à Actu.fr, ajoutant que «les échéances ne manquent pas et arrivent très rapidement».

À la mi-avril 2025, la CGT de Naval Group à Cherbourg (Manche) avait lancé cet ultimatum. Quelques semaines plus tard, plusieurs grévistes à des postes clés ont forcé la pause du chantier du Rubis, les équipes n’ayant pas pu effectuer la jonction programmée sur le submersible. Le syndicat continue donc alors son combat, réclamant un «autre partage des richesses», à la suite des Négociations annuelles obligatoires (NAO) qu’il ne juge pas satisfaisantes.

Des chantiers XXL mis en péril

La CGT n’en est pas à son premier coup d’essai sur la base de Cherbourg, et elle ne compte pas s’arrêter là si aucune réponse ne vient. À la fin du mois de mars dernier, les salariés de TechnicAtome Cherbourg, qui travaillent sur les chaufferies des sous-marins nucléaires construits à Naval Group, étaient déjà en grève, faisant retarder le chantier du sous-marin nucléaire De Grasse.

Cette autre échéance importante est également en approche puisque le chantier Laubeuf prévoit la sortie à la fin du mois de mai du SNA De Grasse, quatrième unité de la classe Suffren, et de son installation sur le dispositif de mise à l’eau (DME). De son côté, la direction assure vouloir maintenir le dialogue social. Ces prochaines semaines pourraient néanmoins être mouvementées sur le chantier cherbourgeois.