Avec leur uniforme de combat et leur logo de la Marine nationale sur le dos, les marins qui déambulent le long du chantier naval de Cherbourg (Manche) ne passent pas inaperçus. Leur visage poupon souligne la jeunesse de l’équipage du Tourville, ce sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire qui achevait cet été ses tests dans le bassin de la Direction générale de l’armement, avant d’appareiller pour la première fois. «Un tiers des effectifs (au total 65 marins, NDLR) sort de l’école, et leur capitaine a tout juste 40 ans», confirme l’un de nos guides chez Naval Group, l’industriel qui fabrique tout l’armement maritime français, qu’il serve sur ou sous les eaux.

Pour ce sous-marin d’attaque comme pour les autres, ce sont en réalité deux équipages, un bleu et un rouge, qui se relaient suivant les missions. Quand elles embarquent, aucune de ces équipes ne connaît à l’avance sa destination. Elles savent en revanche qu’elles seront coupées du monde durant une cinquantaine de jours, entre les parois de ces géants d’acier d’une centaine de mètres de long, et pesant de 4000 à 5000 tonnes.

"Le contexte mondial fait que les nations cherchent à se réarmer"

Malgré la dureté de leur mission, ces marins n’en commencent pas moins à faire des envieux. A la suite du Rafale fabriqué par Dassault et du canon Caesar conçu par Nexter, une nouvelle génération de sous-marins constitue en effet le fer de lance de nos exportations d’armement. «Notre activité à l’international a toujours été dense, mais depuis deux ans le marché est encore plus dynamique. Les pays veulent se doter de capacités pour assurer leur souveraineté. Le contexte mondial fait que les nations cherchent à se réarmer», explique Muriel Lenglin, la directrice de Naval Group à Cherbourg, propulsée à ce poste à l’été 2023.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement