Les résultats du recensement publiés le 29 décembre dernier sont cruels pour Anne Hidalgo. Entre le moment où la maire de Paris s’est assise dans son fauteuil, en 2014, et la fin de l’année 2019 (juste avant le début de la crise sanitaire), sa ville, qui jusque-là se repeuplait, a perdu 64000 habitants. «Il est vrai que la natalité a baissé partout en France et que cela a des effets», a tenté de mettre en avant l’édile socialiste pour justifier ce retournement de tendance démographique. Malheureusement pour elle, ce n’est pas la bonne explication.

Selon les données de l’Insee, les naissances ont en effet été plutôt nombreuses dans sa commune: elle a affiché un solde naturel positif de 15400 par an, proportionnellement bien supérieur à la moyenne nationale. Non, si la Ville lumière s’est dépeuplée, c’est que ses résidents se sont mis à la fuir massivement. Entre 2013 et 2019, 24400 d’entre eux l’ont quittée en moyenne chaque année, souvent d’ailleurs pour s’installer dans des villes de banlieue toutes proches.

«C’est le plus fort déficit migratoire apparent de tous les départements français de métropole», observent froidement les statisticiens, en pointant, entre autres, «le coût élevé du logement» et «la recherche d’un autre cadre de vie». Il est encore trop tôt pour en mesurer les effets avec précision, mais la crise sanitaire a sans doute encore amplifié cet exode. Comme jadis les Berlinois de l’Est avant la construction du Mur, les Parisiens votent avec leurs pieds…

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