Il suffit parfois d’un accident de la vie, comme une perte d’emploi, une séparation, une maladie, ou simplement d’un emménagement dans le mauvais logement... Les points d’entrée dans la précarité énergétique sont divers, mais ils témoignent tous du terrible jeu d’équilibres (ou de déséquilibres) entre ressources et dépenses contraintes des ménages. La précarité énergétique concerne 5,6 millions de foyers (soit environ 20% de la population), qui consacrent une part excessive de leur budget aux dépenses énergétiques ou déclarent avoir régulièrement froid dans le domicile, en raison de restrictions volontaires liées à leur situation financière ou de l’inefficacité énergétique de leur logement.

A l’occasion de la 2e journée nationale contre la précarité énergétique, ce jeudi 24 novembre, une vingtaine d’organismes parmi lesquels la Fondation Abbé Pierre, l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), le Secours catholique ou encore Énergie solidaire, alertent sur l’ampleur de ce fléau, qui pourrait s’accentuer et concerner toujours plus de ménages dans les mois et années à venir. “La situation s’est dégradée en raison de la conjoncture de plusieurs crises”, rappellent ces associations.

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Crise sanitaire, guerre en Ukraine, sécheresse… “Ces difficultés additionnées ont pour double conséquence la hausse sans précédent des prix de l’énergie (+28% entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022, ndlr) et un risque réel de pénurie pour l’hiver qui arrive”, alertent ces acteurs, qui redoutent désormais l’impact de l’inflation sur le budget des Français. “Tout porte à croire que cette crise énergétique va faire plonger de nouveaux foyers dans la précarité”, préviennent-ils.

Des ressources modestes

Comment, alors, identifier et mieux accompagner les ménages concernés ? Pour la première fois, une étude de l’ONPE se penche sur les leviers et les freins à la sortie de la précarité énergétique et propose des pistes d’amélioration. Menée auprès de 30 foyers, cette enquête s’intéresse d’abord aux causes du basculement. On l’a dit plus haut, celles-ci sont diverses. Mais, globalement, la majorité des ménages suivis se situent dans les trois premiers déciles de revenus, c’est-à-dire qu’ils font partie des 30% de Français les plus modestes, avec des ressources inférieures à 1.450 euros par mois pour une personne seule.

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