
Situation compliquée pour la Belgique en termes d'approvisionnement énergétique en ce début d'année. Comme le souligne Le Télégramme, la météo du moment n'est pas favorable aux énergies renouvelables, imposant au pays une solution drastique pour produire de l'électricité en urgence : le recours à des turboréacteurs anciens. En l'occurrence, des réacteurs de Boeing 707 qui, s'ils sont capables de fournir de l'énergie très vite, fonctionnent au kérozène. Une solution donc beaucoup plus polluante – et plus coûteuse - mais répondant à une demande très forte ces jours-ci.
Ces réacteurs ont été actionnés pendant «plusieurs quarts d’heures consécutifs en 2025», a déclaré Mattias Detremmerie, cofondateur du fournisseur d’énergie Elindus, auprès de la RTBF. Tout est question d'équilibre entre la demande et l'offre, et force est de constater que la première a pris beaucoup d'avance sur la seconde. Le 20 janvier, l’arrêt du réacteur nucléaire de Tihange 1 en raison d’une anomalie technique, a porté le coup de grâce. «La situation doit déjà être très grave, avec des prix de déséquilibre de l’ordre de 1 000 euros par mégawattheure, voire plus chers» poursuit Mattias Detremmerie.
L'énergie solaire en Belgique représente 11,9% de la production d'électricité
Pas d'autre choix, donc, que de réactiver les turboréacteurs, en attendant des jours meilleurs pour l'énergie renouvelable. Et pour les finances du pays. «Les prix sur le "day-ahead trading" (négociation d’électricité pour le lendemain) sont déjà élevés. Et lorsque survient un événement tels que des conditions météorologiques plus mauvaises que prévu ou, par exemple, la défaillance de Tihange 1, les réserves restantes sont très chères, explique encore Mattias Detremmerie, La capacité normale, comme les centrales à gaz, tourne déjà à plein régime». En Belgique, si l'énergie nucléaire se taille la part du lion (42,2%), les autres sources de production ne sont pas en reste : 17,6 % pour le gaz, 17,9% pour l’éolien et 11,9% pour le solaire.
















