
La décision du gouvernement de suspendre temporairement le dispositif MaPrimeRénov’ a du mal à passer, notamment chez l’ancien ministre de l’Économie, Antoine Armand. Au micro d’Apolline Matin sur RMC, vendredi 6 juin, l’ancien locataire de Bercy s’est ainsi fermement opposé à cette suspension en évoquant une «décision inacceptable». «Le principe d'un budget c'est de donner sur un an de la visibilité à tous les acteurs économiques. Je pense aux artisans, aux ménages qui sont dans la précarité, qui avaient prévu de déposer leur dossier cet été», a fustigé l’ancien ministre de Michel Barnier.
Alors que la suspension d’ici le 1er juillet prochain de la principale aide publique à la rénovation énergétique des logements privés avait été annoncée dans la presse par Le Parisien le 3 juin, le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, a confirmé l’information lors des questions au gouvernement au Sénat le mercredi 4 juin. Parlant d’un «encombrement en ce moment et un excès de fraudes», le ministre a évoqué des ajustements à réaliser d’ici les prochaines semaines avant le rétablissement de cette aide et de son «fonctionnement avant la fin de l’année».
Des «économies en cachette»
S’il a reconnu que le fonctionnement du dispositif MaPrimeRénov’ n’est pas le plus optimal et qu’il était possible de «faire mieux», le député de Haute-Savoie a tout de même dénoncé des «économies en cachette» réalisées par le ministère de l'Économie. «On doit faire des économies dans tous les secteurs, mais suspendre une décision en cours d’année quand on est un État qui soutient son tissu économique, ce n’est pas possible», a déclaré Antoine Armand. Des accusations auxquelles s’était préparé Éric Lombard qui a tenu à affirmer ne pas réaliser «une économie en cachette en bloquant le système».
Dispositif largement plébiscité par les Français pour leur permettre de réaliser des économies sur leurs factures énergétiques, depuis le début de l’année, le nombre de logements rénovés grâce aux subventions de cette aide publique a triplé. Dans le même temps, le budget alloué par l’État, lui, a connu une forte baisse en passant de 4,5 milliards d’euros à 2,3 milliards d’euros en 2024.


















