Les finances publiques de la France sont dans le rouge. C’est le constat accablant fait par la Cour des comptes en fin de semaine dernière, jugeant que «la dérive budgétaire de 2024 est encore plus préoccupante que celle des années précédentes». Pour le président de l’institution, le gouvernement n’a pas été «capable de maîtriser la dynamique de la dépense et réaliser des efforts d’économie pérennes». Interrogé sur le sujet par BFMTV, l’ancien ministre de l’Economie, Antoine Armand, rappelle que la France est «à un moment politique extraordinairement difficile» avec «une des dettes les plus élevées de notre histoire».

Sans majorité à l’Assemblée nationale, difficile donc de faire adopter un budget. En reprenant à son compte une comparaison européenne, Antoine Armand concède que l’Allemagne réalise des investissements actuellement, toutefois, «l’Allemagne a une dette deux fois inférieure à la nôtre», rappelle-t-il. Idem pour l’Italie qui propose des investissements dans ses infrastructures. Mais là encore, l’ancien locataire de Bercy le souligne : «L’Italie a plusieurs points de croissance.» Selon lui, «la France est dans une situation d’isolement financier».

Pas être le pays «qui taxe le plus»

Inconcevable alors de «minimiser sans cesse l’ampleur de la dette», met en avant Antoine Armand : «Il y a une vingtaine d’années, nous étions au-dessus de l’Italie, et vingt ans après nous changeons de niveau», martèle-t-il. Pour l’ancien ministre, il est en effet nécessaire d’investir «dans l’écologie ou l’industrie propre». Toutefois, pour pouvoir le faire, «il faut dégager des marges de manœuvre».

Selon le prédécesseur d’Eric Lombard, «on ne peut pas avoir la dépense publique la plus élevée de l’Union européenne» ni être «le pays européen qui taxe le plus et se dire la solution, c’est l’impôt». Vent debout contre les rumeurs d’impôts, Antoine Armand juge que «ce ne peut pas être ça la lucidité face à notre situation».

Une réponse non voilée à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui jugeait il y a quelques jours qu’on ne pouvait «pas exclure de hausse d’impôt». Le chef de file de la Droite républicaine (DR), Laurent Wauquiez, lui avait déjà répondu : «Nous sommes prêts à nous engager sur un pacte budgétaire, dans lequel il y a 100% d’économies et 0% d’augmentation d’impôts.»